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dimanche 17 février 2013

Argentine : Région des lacs du 12 au 19 janvier 2013

Argentine, nous revoilà ! Nous arrivons sur Esquel, dernière ville considérée en Patagonie côté Ouest. Obligation de faire des courses car comme à chaque passage de frontière, frigo vide. Et comme nous sommes samedi et que nous commençons à connaître comment peuvent se terminer les soirées argentines le week end, nous décidons d'aller nous isoler rapidement dans le parc national Los Alerces. Oups, erreur stratégique. Le parc n'est payant que pour les étrangers et il y a plein de campings gratuits. Ce qui signifie que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée de venir ici ; la moitié des habitants d'Esquel est avec nous, plus tous les vacanciers. Mais ça, on ne s'en rend compte qu'une fois à l'intérieur.
Les premiers campings sont archi bondés. On va donc plus loin. Ils sont tous au bord du lac. On réussit donc à se garer et on court à l'eau, chaleur oblige. La soirée se passe bien mais quand la nuit tombe, la musique démarre. Heureusement pour nous, en arrivant les derniers, nous sommes un peu plus à l'écart du lac et finalement du bruit. On dormira quand même. Le lendemain, pas le courage de bouger. Corentin a des réparations à faire et je passe donc ma journée à surveiller les enfants, dans l'eau pendant qu'il la passe dans la trappe des toilettes. Les fêtards sont partis, la nuit sera plus calme.



Lundi, retour sur Esquel pour tenter de faire réparer les suspensions pneumatiques. Ils n'ont pas la pièce mais peuvent la commander d'ici 8 jours. Connaissant les délais habituels, on préfère donc différer la réparation puisqu'il n'y a aucun souci pour rouler. On est juste plus bas. On finit la soirée au bord de la Laguna Zeta, juste au dessus d'Esquel. Tranquille, le week-end est fini !


Nous reprenons la Ruta 40, direction El Bolson. On repère dans un des guides un parc national en bord de lac. Une fois sur place c'est la déception, impossible de bivouaquer, c'est le camping ou rien et surtout nous constatons une fois de plus que nous avons quitté la tranquillité de la carretera austral chilienne pour le tumulte des grandes vacances argentines. Etrangement, les parcs dans ce coin de l'Argentine ne semblent pas suivre les mêmes critères environnementaux que ceux que nous avons traversés auparavant. Alors que jusqu'ici, parc national signifiait pour nous interdiction de sortir des quelques chemins balisés (sillonnant souvent uniquement une infime partie de l'aire du parc), de ramasser le bois mort, les cailloux et les pâquerettes mais aussi tranquillité garantie, les parc nationaux de ce secteur semblent s’accommoder très bien des asados sauvages, de la musique à fond et des orgies de Quilmes (LA bière argentine). Par contre il ne faut tout de même pas cueillir les pissenlits. On traverse El Bolson saturé de touristes pour se réfugier en contrebas de la route au bord du rio El Foyel pour un bain bien mérité.

La route pour San Carlos de Bariloche serpente entre les montagnes et les lacs. De quoi, nous plaire. Les argentins rencontrés nous ont beaucoup parlé de Bariloche. C'est finalement une ville très touristique, certainement agréable hors saison mais là, trop de monde pour nous. Pourtant, la ville est entourée de montagnes, le long du lago Nahuel Huapi, une vraie carte postale. Mais l'ambiance ne nous inspire pas. On doit reprendre une assurance pour le camping car. On en profite pour faire le plein de chocolat (c'est la spécialité de la ville) et on décide de faire le circuito chico. C'est une excursion en voiture qui part de la ville et longe un bras du lago Nahuel Huapi en passant devant de riches villas. Trop de voitures et bus. On étouffe. On fait rapidement demi tour pour finir près de Villa La Angostura, en haut du cerro Bayo, un centre de ski. En été, c'est le seul endroit pour dormir tranquille. Et en plus, on a des points de vue de toute beauté sur les lacs. On en profite pour aller marcher un peu (10 minutes) jusqu'à une cascade.

Depuis Villa La Angostura, nous attend la fameuse route des 7 lacs. On comprend vite pourquoi. Le trajet parfois étroit, accidenté et bien poussiéreux, longe des lacs de montagne avec des points de vue souvent spectaculaires. Avec la chaleur, nous apprécions tous les haltes déjeuner, goûter et dîner qui permettent de se rafraîchir. On passe la nuit au bord du Lago Traful, en retrait de la route touristique.

  
On repart tard mais on ne roulera pas longtemps. Pour l'arrêt déjeuner, au bord du Lago Villarino, nous remarquons un camping car français. La discussion a du mal à s'arrêter. Les enfants s'entendent aussi bien que les adultes, alors on reste. Et on passera une excellente soirée avec la famille desrev. Bétina fabrique une guitare en carton à Timéo (qu'il a encore) Pendant ce temps, Merlin, Nils, Timéo et Léonis sautent partout. Pour une fois, nous serons aussi bruyants que les argentins. Le lendemain, échange d'histoires à écouter. (Merci encore pour Steve Waring qu'on avait oublié en France).

Et nous sommes prêts à retourner au Chili via le Paso Tromen. Comme dirait, un douanier argentin, vous n'arrêtez pas les aller et venus. Nous passons la nuit côté argentin avec vue sur le volcan Lanin. Une petite rando dans le parque avant le Chili et la région des volcans, tant attendue par Timéo.

jeudi 7 février 2013

Chili : Carretera Austral - du 29 décembre au 11 janvier 2013

Au Chili, on nous a bien prévenu, les douaniers ne rigolent pas. Pas de corruption mais ils ne laissent rien passer. Alors on arrive à la frontière sans aucun produit frais. Et, aucun contrôle ! Décidément c'est une conspiration, on est contrôlé que quand on n'est pas préparé. Du poste frontière à la carretera austral, la piste est encore longue. La faune nous occupe : guanacos, renards, flamants roses. Et nous nous arrêtons en bord de route. Vu le nombre de passages nous ne sommes pas inquiets par les voitures. Par contre, les guanacos qui paissaient tranquillement se rapprochent du camping car. A notre grande surprise, ils ne sont pas aussi farouches qu'en Argentine. Nous sommes dans le valle Chacabuco. C'est un futur parc national et qui abrite une faune et une flore exceptionnelle. On se dit que bientôt, le camping libre y sera interdit alors on a beaucoup de chance.


Et nous voici sur LA Carretera austral. Cette route, officiellement national 7 est avec la Ruta 40 côté argentin, la piste la plus mythique du cône sud de l'Amérique. Sur environ 1000 km elle relie une grande partie de la Patagonie Chilienne et est coupée au Nord comme au Sud par des bras de mer. Pour poursuivre il faut prendre le bateaux ou passer par L'argentine. Produit de la mégalomanie de Pinochet la route, sans doute peu efficace d'un point de vue logistique est par contre une magnifique « randonnée » de plusieurs jours à effectuer en voiture ou à vélo (pour les très courageux). Nous en parcourrons la quasi totalité. La route n'est pas plus large que la piste empruntée avant pour le passage de frontière. Avec peut être même un peu plus de ripio et de nids de poule. Et surtout un paysage époustouflant. Nous surplombons les eaux turquoises et tumultueuses du rio Baker. Des fleurs en haie d'honneur : roses, lupins, ajoncs... Nous descendons sur Cochrane en espérant faire le plein de tout. Pas d'eau à la station essence. Pas de viande dans les supermercados du coin et des fruits et légumes qui ont du profiter un peu trop longtemps de la Carretera. Mais du pain et des empanadas (chaussons à la viande) fabuleux. La ville n'ayant que peu d'intérêt on poursuit et on préfère s'arrêter en pleine nature entre Cochrane et Caleta Tortel. On est encore en bord de route, mais pas un bruit ! On verra peut être 3 ou 4 voitures passer dans la soirée, toutes avec un chargement de bois. Et le bus. Un chemin de rando en face de notre arrêt. Et sur le chemin, des fraises des bois. C'est la fête !


 Le 31 décembre nous arrivons donc sur Caleta Tortel quasiment au bout de la carretera austral. Il fait un temps magnifique (28°C). Le village est extraordinaire. Toutes les maisons sont construites sur pilotis. Aucune voiture. Le camping car est stationné sur le parking à l'entrée du village auquel on accède via des passerelles et des escaliers en bois. Pour les enfants c'est un jeu de courir sur les passerelles, pour aller jusqu'à la plage. Léonis est tellement content qu'il se roule dans le sable. Notre hiver a été court (une dizaine de jours). Le sable chaud avec les glaciers en arrière plan et les fjords en face c'est nettement plus agréable. Comme notre inspiration est quelque peu limitée pour Le Repas du réveillon (frigo quasi vide), nous finissons dans le seul restaurant ouvert ce soir. Au menu, saumon et petits légumes. La vue est superbe sur la baie. En rentrant, champagne. On avoue, on n'a pas attendu minuit. Et une fois les enfants couchés, cinéma sur écran 16 pouces. Et BONNE ANNEE 2013 ! On entendra un rire et deux coups de pétards vers minuit. C'est vraiment le bout du monde !

 
Le 1er le village est endormi. Nous on part en expédition : vue sur le Campo de Hielo Norte. Finalement, le soleil aura raison de nous. On rentrera déjeuner au frais dans le camping car.

Retour sur la carretera austral. Maintenant, direction plein Nord ! Il faut d'abord repasser par Cochrane. La route est tout aussi belle dans l'autre sens. Nous faisons encore un arrêt route, au bord du rio Baker. Les enfants patouillent pendant que Corentin remplit le réservoir d'eau en puisant directement dans la rivière réputée potable (on ajoutera un peu de chimie pour plus de sécurité). Les chevaux les regardent.
Nous passons à Puerto Bertrand. Le village, au bord du lago du même nom fait son effet. Mais la route nous semble un peu trop étroite pour que nous nous garions. Nous passerons la nuit juste au dessus. Chouette, encore des fraises des bois.

Nouvel arrêt Puerto Rio Tranquilo, sur la rive du Lago General Carrera. Nous décidons d'aller visiter la chapelle de marbre, au milieu du lac. Léonis saute de joie : il va mettre un gilet de sauvetage (pour plus de sécurité comme dirait son héroïne exploratrice). Le lac est soit disant très calme ce jour là. On est quand même bien secoués. Avant de voir le rocher appelé cathédrale, on emprunte un tunnel avec le bateau. Effet pirate garanti pour Timéo qui récite Peter Pan en boucle.
Sur la route australe, on croise beaucoup d'auto stoppeurs. On n'ose pas toujours les prendre car on roule très doucement par rapport aux locaux (entre 20 et 50 km/h) et on s'arrête souvent au milieu de nulle part. Là, une dizaine de jeunes attend. On en prend quatre : trois israéliens (ils sont très nombreux à visiter l'Amérique du sud après le service militaire) et un allemand (plus rare). Aussitôt embarqués, la file des auto-stoppeurs se reforme derrière eux. Timéo leur sort son grand jeux de grimaces et de blagues habituelles et on les dépose à Villa Cerro Castillo dont on ressort aussitôt pour notre bivouac nature (en fait sur un terrassement pour un futur musée).
Et nous voici à Coyhaique, capitale de la province d'Aisen. La ville n'est pas particulièrement attrayante mais les pics rocheux et enneigés qui l'entourent si. Et en prime,une très belle vue sur la rivière en nous dirigeant vers la reserva nacional Coyhaique. Une route relativement pentue à mon goût nous amène à la réserve. Plus la montée est raide et bosselée, plus les points de vue sur la ville sont beaux. Une petite pluie fine se met à tomber. Nous appréhendons la descente sur la même piste mouillée. Le camping est très sympa avec des petits cabanons individuels mais le camping car ne peut y accéder. Nous dormirons donc sur le parking en pente. Mais avant, un petit tour du lac en chantant. Le lendemain, nouvelle rando. Timéo a découvert un nouveau jeu : la voiture de course. Lui qui généralement rechigne à nous suivre fera toute la promenade en courant et en faisant tourner son bras hélice (il faut que l'ont revoit avec lui le fonctionnement d'un moteur de voiture). Le sentier qui indiquait 1h aller se fera en 1h30 aller retour ; Timéo courant devant et les parents le suivant tant bien que mal à tour de rôle.


La pluie continue de tomber. On repart donc et on longe le rio Simpson.

Détour par Puerto Cisnes que nous apprécions beaucoup malgré la pluie. Nous découvrons les élevages de saumons . Ayant beaucoup apprécié notre saumon du 31 nous aimerions bien renouveler la dégustation. Une poissonnerie, on s'arrête, elle affiche "salmon". Il n'y a que du merlu ! (qui vient certainement de l'Atlantique).


Sur la route pour le Parque Queulat, nous croisons une nouvelle famille de français avec deux grands garçons. Ils sont immatriculé 17 mais habitent dans l'Ariège. Après avoir expliqué que nous n'étions pas toulousains malgré notre plaque, on échange quelques conseils. On rentre dans le parc à six avec deux autostoppeurs dont une authentique rochelaise. Super camping : grand emplacement rien que pour nous (partagés avec nos amis auto-stoppeurs), cabanon pour l'asado, et surtout douche chaude,la première depuis plus de deux mois. La pluie s'est arrêtée. On va tenter notre chance et essayer d'apercevoir le glacier Colgante. Les cascades sont bien visibles mais le glacier reste sous les nuages. Le lendemain la pluie est revenue. Avec plus de 4000 mm/ an dans le secteur, on avait peu de chance de passer au travers. Cirés, chaussures de rando et on est repartis. La végétation est tellement dense qu'on ne sent quasiment pas les gouttes. On retourne au camping car se réchauffer et goûter et on se fait déloger par les nouveaux campeurs. Il fallait partir à midi, oups !
Arrêt plus technique à Puyuhuapi. On n'a pas donné de nouvelles depuis le 15 décembre et nous sommes le 9 janvier. Il nous faut du wifi où certains risquent d'ameuter les ambassades.
Après Puyuhuapi, la route australe est en travaux. Les paysages sublimes jusqu'à présents nous préoccupent moins que la route en bien mauvais état après les passages des tracto-pelles. Et la journée avance sans aucun bivouac digne de ce nom. Nous qui avions pris l'habitude de trouver très facilement. Les travaux enlèvent toutes les possibilités. C'est évidemment ce moment que choisit notre suspension pneumatique pour éclater. Bon, on verra çà plus tard. On finit en bord de route au pied d'un rocher dont on remarque quelques morceaux par terre. Rien ne nous tombera sur la tête pendant la nuit.

Dernière étape avant un retour en Argentine dans la région des lacs, Futaleufu. Cette petite ville est le paradis du kayak. On veut bien le croire en voyant le courant. Nous on trempe juste les pieds.