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vendredi 3 mai 2013

Bolivie : l'Altiplano du 31 mars au 16 avril 2013

Ah, la Bolivie... Nous y pensions depuis longtemps et nous y sommes enfin. Dès la frontière, le dépaysement est total. Les bureaux sont nettement moins impressionnants que dans les autres pays traversés. Le douanier nous donne le formulaire d'importation temporaire et nous demande de nous rendre en face pour le remplir. En fait, la boutique en question, a un accès au logiciel de la douane et y entre les informations. Il faudra aussi faire des photocopies. Du coup, les formalités administratives sont très longues. Mais ça y est, nous y sommes.
Première nuit dans le parc Sajama, l'autre côté du parc Lauca au Chili. Aussi grandiose. Après une piste improbable, nous dormons à côté des thermes en face du majestueux volcan Sajama. Et nous avons une pensée pour les p'tites gouttes qui vont l'escalader dans quelques jours.
Même si la nuit est froide à 4500m, les journées restent chaudes. Et nous profitons donc des thermes avec délice (le rhabillage est quand même rapide à chaque fois).






La piste se poursuit, chaotique. Mais ça en vaut la peine. Nous contournons le volcan, passons quelques barrières, quelques gués, des villages de toute beauté, des moutons, lamas et vigognes...


Le soir, nous bifurquons vers : Curahuara De Carangas. Une jolie place avec son église. Derrière, l'armée. Les commerçants nous confirment qu'on peut dormir sans crainte ici. Les enfants sont regardés comme des extra terrestres. Mais nous devons avoir le même regard face aux magnifiques bébés Boliviens.

La ville d'Oruro nous paraît gigantesque après les quelques jours passés loin de tout. Des ruelles étroites, une circulation importante, il n'en faut pas plus pour nous affoler. Seul, le marché retient notre attention ; un régal pour les yeux et les papilles. Nous partons donc bivouaquer à la sortie de la ville vers le Lago Uru Uru. Ne trouvant pas d'entrée vers le lac, nous tentons un demi tour au niveau du hameau de Sora et sommes arrêtés par une nouvelle famille de français : les cinqencampingcar, en voyage pour six mois en Amérique du Sud. Super soirée à discuter. Et pour la première fois, trois charmantes nounous s'occupent de Léonis et le font manger pendant que les parents refont le monde... Ils montent vers La Paz, nous descendons vers Uyuni. Bonne route !

La route jusqu'à Uyuni est très longue surtout lorsque l'asphalte disparaît. Nous nous arrêtons à Huari petite ville qui possède sa brasserie. Un grand marché nous attend (il y en partout en Bolivie, à défaut des supermarchés que Timéo regrette). Les enfants se font caresser la tête tous les 10cm au grand damne de Léonis. Et nous découvrons des produits très surprenants : ailes de flamants, oiseaux desséchés, herbes diverses, pierres de toutes les couleurs... En cherchant où dormir dans la ville, Corentin aborde un homme qui nous invite à stationner devant chez lui. Corentin passera la soirée à goûter à la bière locale pendant que nous regarderons « les mystérieuses citées d'or ». Mais ce charmant monsieur ne m'a pas oubliée et quand Corentin revient il tient deux bouteilles de bière « para la mujer » !
 
Nous mettrons encore deux jours pour rejoindre Uyuni par une piste très longue, monotone, très poussiéreuse et pleine de ripio. Les abords de la ville ne sont pas très engageants mais le centre est plus accueillant. Nous trouvons tout le nécessaire pour tenir plusieurs jours sur le salar. Et après un nettoyage puissant (une nouvelle fissure du pare-brise apparaîtra sous la pression de l'eau) de Ratatouille pour affronter le sel, nous partons vers l'aventure.... Juste avant , nous rencontrons un couple de Suisses. Nous ferons un bout de salar ensemble.
Le salar d'Uyuni est la plus grande réserve de sel au monde. Nous nous retrouvons donc sur une vaste étendue blanche et aveuglante. Heureusement, le GPS est là pour nous indiquer la direction à prendre. Nous n'avons jamais roulé aussi vite sur une « piste ». Les 80 kms qui nous séparent de la grande île Incahuasi se font en 1h30 à peine. Rien, et soudain, un immense rocher apparaît parsemé de cactus. Ici, il faut payer pour visiter mais le décor est tel qu'on ne le regrette pas. Du haut de l'île, on a une vue extraordinaire sur le salar. On redescend voir nos amis Suisses qui sont en pleine discussion avec les « administrateurs » de l'île. Ces derniers leurs soutiennent qu'ils ne peuvent dormir aux abords de l'île car ils n'ont pas payé le droit d'entrer sur l'île. Vu qu'il n'y a que la randonnée sur l'île qui est payante, on comprend pourquoi ils ne veulent pas céder. Finalement, le froid arrive. Ils payent une seule entrée pour rester avec nous. Nous nous réconfortons avec une bonne bouteille de vin Argentin...

 
 

Après une nuit assez froide, nous partons vers l'autre île : la isla del Pescado. Beaucoup plus sauvage que la précédente, puisqu'il n'y a aucune structure touristique ici. Et nous ne verrons aucun touriste de la journée. Les enfants redécouvrent les joies du vélo. Nous tentons même une escapade dans l'île qui tourne vite à l'escalade. Si les nuits n'étaient pas si froides nous resterions bien plus longtemps.

Retour à Uyuni pour quelques courses et un nouveau nettoyage de Ratatouille (sel oblige). Mais nous décidons de dormir un peu plus loin : à Pulacayo, dans un cimentière de trains. Nous apercevons des mines d'argent qui ne sont plus exploitées à grande échelle. Mais le plus impressionnant c'est de se promener entre les trains, dans une ville quasi déserte, à l'exception des chiens errants toujours bien représentés.

Et nous arrivons sur Potosi, la ville la plus haute du monde (4070m). Mais il faut d'abord passer le péage et le contrôle de police en bas de la côte. "Bonjour M. l'agent. Comment j'étais à 85km/h en descente dans un virage serré avec un véhicule de plus de  trois tonnes! - Oui, oui regardez mon joli radar. - Ah bon! Ben c'est combien? - 200 bols sinon vous ne sortez pas de Bolivie - Euh c'est joli ici mais je vais quand même payer. Ah il n'y a pas de reçu? Ah, c'est bon pour cette fois? Bon ben au-revoir M. l'épicier (en castillan dans le texte)". A l'entrée de la ville une énorme mine d'argent est là pour rappeler d'où venaient les richesses, du temps des conquistadors. Nous ne pourrons malheureusement pas tenter une visite. Les conditions de travail des mineurs restant extrêmement difficiles et quasi inchangées depuis l'époque coloniale (températures extrêmes, produits chimiques et gaz nocifs...), il n'est pas envisageable d'y descendre avec les enfants. La ville connut une prospérité fulgurante et de magnifiques bâtiments perdurent de cette époque. Nous commençons d'abord par nous stationner près d'une caserne militaire (qui ressemble à un château de La Belle au bois Dormant). Corentin demande aux habitants si on ne les dérange pas et si c'est sûre. On est aussitôt invité à discuter chez eux. Alexis est professeur d'anglais. Le soir, il nous indique un endroit où manger avec les enfants. Il y a des jeux qui les aident à patienter jusqu'au plat.
Le lendemain, visite de la casa de la Monedad (l'hôtel des monnaies). Mais comme c'est une visite guidée de près de 2h, j'irai seule avec Timéo, très attentif. Il est impressionné par les énormes engrenages qui servaient à fabriquer les pièces. Puis déjeuner chez nos nouveaux amis. Des gens très chaleureux, un repas excellent, nous sommes comblés. Promis de retour en France nous n'oublierons pas de vous envoyer le drapeau français pour compléter la collection du salon. Timéo sort très vite de table pour aller jouer avec Juan. Nous ne le reverrons qu'au moment de partir refaire un tour dans ce centre qui nous plaît tant. Puis c'est l'heure de se quitter. Quelques échanges de cadeaux entre Juan et Timéo et on repart.

Nous dormirons à Betanzos, sur la magnifique route de Sucre que nous atteindrons le lendemain. Lors de notre arrêt déjeuner un camping car s'arrête à côté de nous et nous faisons la connaissance de Catherine avec qui nous allons passer quelques journées très agréables sur Sucre.
Avec La Paz et pour des raisons différentes, Sucre est la plus belle ville de Bolivie. Notre arrivée ne se fera pas dans la discrétion. Nous avons un bivouac exceptionnel, en plein centre ville, au calme (sauf les chiens qu'on entend partout en Amérique du Sud), dans un jardin très bien entretenu avec le même confort qu'un camping, le monde en moins. L'inconvénient c'est que ce n'est pas un camping et donc pas prévu, au départ, pour les camping cars. L'entrée se fait par un portail aux mêmes dimensions que Ratatouille (à quelques cm près). Il faut donc viser juste du premier coup. Mais des voitures sont garées de part et d'autres du trottoir nous limitant l'accès à l'entrée et des travaux ont lieux juste à côté. Les marges de manœuvres sont donc très réduites. Les propriétaires tentent d'indiquer à Corentin comment entrer, le « chef » du chantier arrête tout pour donner son point de vue, et moi j'essaie également d'aider. Bref, avec quatre indications différentes Corentin ne sait que faire et fait uniquement chauffer le moteur. On mettra près d'une demi heure pour entrer dans ce petit coin bien sympathique. Et le lendemain, Catherine nous rejoint. Nous allons passer d'excellentes soirées en sa compagnie à déguster tous les apéritifs locaux. Nous serons juste interrompus par les pleurs de Timéo : il vient de voir le dernier épisode des mystérieuses citées d'or, et ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de suite.
Mais Sucre ne se résume pas à un jardin même si on y était très bien. Le centre colonial nous plaît beaucoup. Malgré les rues en pente, nous ne nous lassons pas de marcher. Nous en profitons pour faire le plein de chocolat, délicieux et à des prix boliviens.





Les enfants étant dans une phase dinosaures, nous faisons donc une halte au parc du Crétacé. Des centaines d'empreintes de dinosaures ont été retrouvées dans une paroi rocheuse à côté d'une usine. On ne peut plus les approcher mais les observer depuis un observatoire avec des jumelles. Les enfants préfèrent les reproductions grandeur nature des animaux. Nous on a un peu l'impression d'être chez Disney, en moins bien.

Le dimanche c'est jour de marché à Tarabuco, à 1h30 de Sucre. On comptait y aller en camping car. Finalement, on prend un bus. On pensait que se serait plus reposant. Les enfants sont réveillés pour être à l'heure à l'arrêt et on vivra un calvaire sur place.Timéo ne veut rien voir. Léonis , à qui il manque un peu de sommeil se met à hurler sur la place du marché. Puis s'endort dans mes bras au moment de manger. Heureusement que Catherine venue avec nous, reste calme. On finira par acheter ce qu'on voulait de retour à Sucre !
Et comme on se plaît, on reste une cinquième journée. On passe le matin dans le parc Bolivar à contempler une petite tour Eiffel. Puis, le musée du textile et des arts indigènes avec ses tissages des cultures Jalq'a et Tarabuco est vraiment impressionnant. Nous voyons une tisseuse à l’œuvre, et nous imaginons mieux les centaines d'heures passées sur chaque ouvrage.

Et il faut se décider à quitter cette charmante ville. Notre sortie se fera plus discrètement... Maintenant, nous visons La Paz et le Lac Titicaca.