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jeudi 27 juin 2013

Pérou : des truites et des condors du 28 avril au 7 mai

Après notre merveilleuse soirée sur un restaurant flottant nous longeons le lac Titicaca jusqu'à la frontière. Côté bolivien, 5minutes. Côté péruvien, les passeports sont vite tamponnés puis j'attends Corentin pour l'entrée du véhicule. Ça dure longtemps... Depuis quelques mois, ils n'acceptent plus les véhicules prêtés. Oups ! Finalement, avec un billet de dix dollars c'est possible.


Côté péruvien, le lac nous déçoit beaucoup. La côte découpée a cédé la place à la plaine et les belles maisons de terre séchée bolivienne sont remplacées par des baraques de béton non finies dignes des pires entrées de villes argentines. On roule, on traverse Puno et on va s'installer sur le parking du site de Sillustani. L'arrivée par le lago Umayo, sous le soleil couchant, nous rassure davantage que ce que nous avons pu voir avant. Les enfants s'installent confortablement devant un dessin animé. Nous préparons le repas. Et là, quelqu'un frappe. Une grosse tête surmontée d'un minuscule bonnet péruvien apparaît : le gardien de nuit du site. Il semble se trouver bien au chaud dans notre camping car et il s'installe et attend manifestement son apéritif. Après quelques dizaines de minutes de discussion, on s'aperçoit qu'il veut juste une « propina » (de l'argent) pour nous surveiller ! Corentin ne souhaitant pas passer la nuit avec le monsieur lui donne une pièce pour s'acheter un « coca » (comprendre une boisson gazeuse alcoolisée à base de houblon). Dans la nuit Léo ne va pas bien. On pense à une simple gastro. Mais il a de la fièvre. Alors le lendemain, je vais visiter Sillustani seulement avec Timéo. C'est un cimetière d'aristocrates, la tribu des Colla. Ils enterraient leurs morts dans des chullpas, de hautes tours funéraires qui se dressent toujours sur les collines de Sillustani avec en contrebas le lac Umayo. Nous commençons donc tranquillement la visite quand en milieu de parcours, nous sommes interpellés par un « guide ». il commence à nous raconter comment se construisaient les chullpas, nous montre des motifs sur certaines pierres et à la fin demande sa propina. Je me vois mal refuser vu que nous avons écouté les commentaires. Mais à ce rythme là, notre budget de visites va vite être épuisé.
Retour au camping car, Léonis n'est vraiment pas bien. On décide de descendre sur Arequipa (grande ville=médecin) plutôt que de tenter un tour en barque sur le lac Titicaca. Nous traversons Julliaca et passons la nuit sur la place de Santa Lucia avant d'atteindre Arequipa le jour suivant. Nous sommes dans le jardin d'un hôtel avec toutes les commodités (eau chaude, toilettes) plus pratique avec un malade. Léonis a une diarrhée aigüe : il ne mange plus et à chaque verre d'eau (seul élément qu'il accepte de prendre), une selle. Il refuse les médicaments que nous avons et reste alité toute la journée. Il ne râle plus. Bref, il va vraiment mal. Soudain, on réalise que contrairement à nos précautions habituelles, nous buvons de l'eau « potable » du robinet (conservé trop longtemps) et non de l'eau minérale depuis quelques jours. Elle se garde donc nettement moins longtemps.On décide donc d'attendre l'après midi avant d'appeler IMA (l'assistance médicale pour les voyageurs) pour un nom de médecin. Si c'est l'eau, il devrait aller mieux en buvant une eau minérale.
Je profite de ma matinée avec Timéo (visite du monastère Santa Catalina et déjeuner dans une crêperie) pour ramener un antibiotique au malade. Il ne veut toujours pas le prendre. On est obligé d'y aller en force : je le tiens et Corentin lui met dans la bouche avec une pipette. 4 jours d'antibiotique, 4 jours de torture. Il tente d'en cracher la moitié. C'est l'horreur, mais il est guéri. On ne peut que constater l'évidence, depuis plusieurs jours on l'empoisonnait tout en se réjouissant qu'il veuille bien s'hydrater. Il y avait pourtant des indices. Léonis est un grand buveur d'eau et toute la famille avait été plus ou moins malade les derniers jours à l'exception de Corentin qui lui a une préférence pour le même type de « coca » que le gardien de nuit de Sillustani. 


 
On tente une visite du centre tous les quatre. Léonis, encore bien faible, a droit à la poussette. La ville est pleine de magnifiques édifices coloniaux. La promenade est un vrai plaisir. Et en plus, on trouve de vrais croissants pour le goûter.

On quitte alors Arequipa soulagés. Et sur le trajet : une énorme gomeria pour enfin se débarrasser des pneus ! Nous reprenons la route en sens inverse. Nous ne roulerons donc pas longtemps, avec un arrêt près des thermes de Yura.

Le lendemain, arrivée sur la petite ville de Chivay, à l'entrée du canyon de Colca. Après avoir payé un droit d'entrée prohibitif, nous commençons à longer le deuxième canyon le plus profond du monde (3191m – le plus profond est à quelques km de là). La route est impressionnante. Nous nous arrêtons à Cruz del Condor en soirée. Nous sommes seuls. Et sous le soleil couchant, nous admirons nos premiers vols de condors depuis El Chalten (en Argentine). Au réveil, surprise : une dizaine de bus touristiques autour de nous. Nous comprenons vite pourquoi : depuis le camping car nous apercevons deux condors voler. Après un rapide petit déjeuner, nous suivons tous les touristes et allons admirer le vol majestueux des condors. Timéo est très intéressé et les repère même avant nous. Léonis veut lancer des cailloux. Nous restons encore après le départ des bus, nous ne nous lassons pas de les admirer.





Nous poursuivons jusqu'à Cabanaconde et entamons une courte randonnée jusqu'à un magnifique point de vue sur le canyon. Les habitantes ont des costumes superbes avec des chapeaux ornés de broderies dignes d'un grand couturier. On adore. Puis, nous retournons jusqu'à Chivay. En chemin, visite des petits villages le long du canyon. Nous passons la nuit sur la place principale très calme et très pratique pour faire le marché.




Léonis étant en pleine forme, nous allons donc enfin retourner sur le lac Titicaca et faire un tour en barque. La route est longue. Nous sommes obligés de nous arrêter un peu avant notre point d'arrivée prévu (nuit oblige). Nous sommes à Capachica, un petit village en bout de route avant la piste qui nous conduira à Llachon, sur les bords du lac Titicaca. De là, nous hélons un pêcheur qui après sa dure nuit de labeur accepte de nous conduire jusqu'aux îles Uros, les fameuses îles flottantes. Les enfants sont ravis de faire du bateau. Notre marin pique du nez mais le lac est très calme et nous atteignons notre destination. La visite de l'île est très intéressante. Nous sommes seuls avec un guide qui nous explique le fonctionnement de leur communauté : les habitants, dont lui et sa famille, vivent en fait sur d'autres îles. Celles là sont uniquement pour les touristes. On apprécie sa franchise. Ils vivent en fabricant des objets qu'ils vendent. Il nous décrit l'histoire des îles flottantes et de sa famille pendant que Timéo et Léonis jouent avec ses enfants. Puis c'est le tour en barque de totoro(qui sert à payer une « retraite » aux plus âgés de la communauté). Le guide pêche une petite truite ce qui amuse beaucoup les enfants. Léonis la remet cependant à l'eau. Avant de repartir, nous achetons une tenture et Léonis qui commence à râler se voit offrir un collier. Dilemme affreux, on lui demande de choisir. Il en est incapable. Il touche tous les colliers, se dit que s'il choisit celui là, il n'aura pas l'autre. Au bout de quelques minutes, j'en prends un pour lui (le pêcheur – reposé - nous attend patiemment). Hurlements... Une dame accourt et lui donne une barque en totoro. Il est fort ce Léo ! Finalement, il s'endort dans mes bras, bercé par le clapotis des vagues. Nous déjeunons très tard et quittons le lac Titicaca à regret, pour dormir à nouveau sur notre petite place à Capachica.