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mercredi 28 novembre 2012

Argentine : Entre Rios et Buenos Aires du 28 octobre au 6 novembre 2012

L'accueil surprenant de la douane uruguayenne (voir message précédent) avait fait prendre des précautions à Corentin. Toute une journée à tremper dans les thermes, rasage et coupe réglementaire. Adieu aussi à toute la nourriture que nous avons consciencieusement mangé (sauf l'ail planqué avec argumentaire préparé en cas de découverte). Malheureusement, les frontières se passent et ne se ressemblent pas. Aucune félicitation à Corentin pour sa tenue correcte et même pas un contrôle sanitaire. Pour seule aventure à raconter, une route coupée 500 mètres après la frontière pour cause de course cycliste. Un peu contrarié par ce manque de rebondissement, on se rassure en se remémorant que nous allons dorénavant traverser l'état de l'Entre Rios dont les légendaires policiers corrompus font trembler les voyageurs à travers blogs et forums. On a bien répété notre stratégie : ne présenter que les photocopies des papiers, et faire ceux qui ne comprennent pas un mot d'espagnol. Première déception, on arrive sans encombre au Parque El Palmar. On peut y observer les dernières forêts de palmiers yatay du littoral argentin. Il fait tellement chaud qu'on se dirige d'abord vers la plage qui donne sur le rio de la Plata. Maintenant, c'est l'Uruguay que l'on voit en face. Dans le camping du parc Timéo se trouve une copine tandis que Léonis s'intéresse d'avantage aux iguanes et aux viscaches (petit mammifère entre le raton laveur et le coati ; nous avons raté la photo). Nous rencontrons aussi un couple de français en voyage en 4x4 aménagé. Au moment de repartir bivouaquer vers la plage, on tombe sur un étudiant français en stage au bout du monde, au parque. Dés le premier jour, les français absents au brésil semblent pulluler en Argentine (on en aura la confirmation à Valdés). Le lendemain, la pluie diminue notre ambition de randonneurs. On part quand même en excursion, avec les bottes... Sauter dans les flaques c'est rigolo. On rencontre à nouveau un Capybara et on aperçoit même zorro (un renard gris) traverser la piste.


La pluie arrêtée on poursuit notre périlleuse descente vers Buenos aire. Les panneaux routiers mettent en garde les étrangers ignorant des lois argentines que nous sommes : « allumez vos feux de croisement ! », « ceinture de sécurité obligatoire ! », « boire ou conduire, il faut choisir ! », « les Malouines sont argentines ». On croise plusieurs contrôles policiers mais toujours dans l'autre sens, on commence à désespérer quand enfin on se fait arrêter. Le Policier nous salut aimablement, certainement pour abaisser notre vigilance. Il nous demande nos papiers et repart avec mes photocopies. Tout se déroule selon le plan, et quand le policier réapparaît on sait que c'est là que la lutte va s'engager. Il me rend le photocopies et dit : « Merci et bon voyage ! ». Corentin écœuré et dans un parfait espagnol avec l'accent argentin réplique : « Ah,non, çà va pas se passer comme çà, demandez moi au moins une petite collaboration financière ! Réclamez moi le document d'importation temporaire du véhicule, j'ai oublié d'en faire une copie ! » Rien à faire, le terrible gardien de l'ordre nous relâche avec le sourire. Dépités, on se pose à Gualeguaychu, une petite ville au bord du Rio. Le Parque Unzué semble très agréable pour une halte d'une soirée. Dans l'après midi, tout semble tranquille avec ses pêcheurs et joggeurs. Comme ce n'est pas le week-end, la nuit sera calme pensons-nous. C'est sans conter sur les voitures qui se sont données rendez vous juste à côté de notre Ratatouille. On repart rapidement le lendemain.

Prochaine destination avant la capitale, Tigre. On passe une après midi bien agréable à visiter le centre : le puerto de frutos nous plaît beaucoup avec ses marchands de vannerie, d'épices en tout genre et de pièges à touristes. On aperçoit une petite partie du delta. Il fait beau. Tranquille... On fait l'impasse sur la promenade en bateau, principale attraction. On rassure Léonis en lui disant qu'il y aura d'autres occasions. « Prendre un bateau pour voir les baleines » souligne le petit dernier qui en fait un obsession depuis qu'il a vu les affiches publicitaires pour ces sorties en mer sur la côte brésilienne. « Oui, oui, mais à Valdés ». Promesse malheureuse.
 
On entre dans Buenos aires confiant pour le bivouac du soir. Le quartier chic de Puerto Madero, quadrillé par les troupes de la marine nationale, et où tous les camping cars se garent fait très « tendance ». On tourne plus d'une heure pour finalement s'arrêter en face de la Reserva Ecologica Costanera Sur, vaste zone naturelle en plein cœur de la Capitale. Sur le trottoir en face, il y a des baraques à frit..euh non à hamburgers. On y va ! Les plats sont très copieux. La digestion dans le parc fatigue très vite Léonis qui s'endort sur les épaules de son papa. Après une sieste bien méritée, nous partons visiter le quartier de Puerto Madero. Les enfants peuvent courir. D'anciens entrepôts reconvertis en bureaux, restaurants ou appartements côtoient des tours transparentes, gigantesques, au design époustouflant. Nous, on n'a absolument pas l'impression d'être en Amérique du Sud . On se croirait dans un mélange de villes européennes : une pincée de Londres, de Paris, de Madrid, avec des pizzas digne de Rome. Cette impression va d'ailleurs perdurer durant tout notre séjour à Buenos Aires. On monte sur le pont de la Mujer, rebaptisé le « pont avion » par Léonis. On visite le trois mats : fragata Sarmiento. En redescendant, Léonis pleure. Il s'attendait à partir en croisière. Retour au camping-car. On croise une famille française : les mêmepascap : Bruno, Tiffaine et leurs 4 enfants Maelys, Sixtine, Charles et Antoinette. Ils nous emmènent sur leur lieu de bivouac en face de bâtiments de la marine. Un garde vient gentiment nous dire d'aller nous garer ailleurs. Deux camping cars ça doit faire trop dans ce quartier huppé. Finalement, on s'arrêtera deux rues plus loin, sans aucun problème. Les enfants mangent, puis soirée entre adultes à parler de nos aventures respectives. On a prévu plus ou moins le même tour; on devrait donc se croiser régulièrement.
  
On décide de visiter la ville ensemble aujourd'hui. Timéo et Charles sont inséparables. Ils sont trop contents de passer cette journée tous les deux. Bruno prend les commandes de l'expédition. Avec la soirée de la veille, on ne s'était pas trop penché sur le plan de Buenos Aires et les quartiers à visiter. Ça nous arrange bien de suivre... Après avoir tourné très longtemps dans la ville avec les deux camping-cars, on se gare dans le quartier Palermo pour déjeuner. Puis ballade dans le Palermo Viejo. On se croirait dans une série des années 70. Le quartier fait artiste bobo. Pause méritée pour les parents pendant que les enfants infatigables sautent, courent dans l'air de jeu à côté. Et glace avant de rentrer. Le retour sera encore plus galère que l'allée. On mettra près de 2h pour revenir sur notre lieu de bivouac tellement la circulation est intense. Difficile de tourner à gauche quand on est sur la huitième voie de droite.
Les prochains jours, les visites se feront à pied ! Les mêmepascap regagnent la côte. Nous poursuivons seuls notre tour de la ville. La visite du centre est éprouvante. La chaleur, les gaz d'échappement, le bruit de la foule, tout pour nous épuiser rapidement. Les enfants ont besoin d'être régulièrement portés. Et on avait prévu un tour un peu trop long pour eux. De la Plaza De Mayo jusqu 'au Congreso en passant par la Plaza San Martin, il y avait de quoi fatiguer tout le monde. Peu de grands monuments mais de belles artères et une animations citadine agréable sans l'inquiétude que l'on peut éprouver dans les grandes villes brésiliennes.

La suite sera plus cool. On avait noté un petit restau conseillé par les Manohé et d'autres voyageurs. Le rêve. Imaginez un peu : attenant au restaurant, une sorte de véranda fermée remplie de jouets avec une serveuse qui se libère pour surveiller les enfants. On est arrivé à quatre, on s'est installé à deux. Les deux autres étaient déjà partis jouer. Ils sont justes venus manger et sont repartis sitôt la dernière bouchée avalée. Nous, on s'est posé... Puis quartier Recoleta. La montée dans le bus fut épique. Pour payer, il faut glisser la monnaie dans une vieille machine. On n'avait pas assez de pièces. On tente un échange avec un passager. Finalement, on se fait payer notre voyage par un monsieur qui a du avoir pitié. Il n'a pas voulu notre billet pour le dédommager. Le quartier nous plaît beaucoup.On longe le cimetière de la Recoleta. Des musiciens se sont installés. Les enfants dansent. La Iglesia de Nuestra Senora Del Pilar se trouve à côté. Et on arrive sur un petit marché artisanal super sympa. Le retour à pieds est fatigant, mais on a passé une journée bien agréable.



Nous poursuivons par le quartier San Telmo. Au cœur du quartier, on se retrouve sur la Plaza Dorrego et son marché du dimanche. On y trouve plein d'objets artisanaux. Une femme me demande même d'où vient mon chapeau, pensant que je viens de l'acheter (il vient de Corse). Mais le plus intéressant, ce sont les spectacles de mimes et de musiciens à tous les coins de rues. C'est vraiment drôle. Timéo semble perturbé. Est ce normal des grands mères déguisées en bébés, des hommes en pirates , en clown..., en pleine ville ?



Il y a encore beaucoup à voir mais la ville ce n'est pas de tout repos. Surtout le week end quand les portenos font la fête. Et même dans le quartier d'affaire de Puerto Madero, ils sortent tard et ça s'entend. Le lundi on décide de quitter Buenos Aires pour arriver à Valdes avant le départ de la dernière baleine. Il y a encore beaucoup de route.

Première étape, Tandil. Après des kilomètres de plaine, on aperçoit une chaîne de montagnes au loin. Tandil est blottie au pied des collines. Un régal. On s'arrête à côté du balneario municipal. Une immense aire de jeux attend les enfants. La promenade dans le parc vaut le détour. On repère des fromageries mais on n'ose rien acheter. On doit passer des contrôles sanitaires pour entrer en Patagonie. Finalement, les laitages ne les intéressent pas. Seuls certains fruits, légumes et viandes rouges ne passent pas la « frontière ». Tant pis pour le fromage...

La chaleur reste importante (C'est peut être pas facile à entendre dans l'hémisphère Nord, actuellement). On est bien content de se retrouver au bord de la mer : playa Monte Hermoso,. La publicité la décrit comme la plus belle plage d'argentine, alors on fait le détour. Après le Brésil, on devient difficile. C'est vrai que c'est une grande et belle plage. Mais bon, on a vu tellement mieux... L'eau est fraîche. Ça fait du bien. En sortant de l'eau, on remarque que Léonis conçoit une véritable œuvre d'art avec nos tongs. Il est dans une phase, j'entoure tout.

Ça y est, nous entrons en Patagonie. Le paysage change radicalement et il semblerait que le vent sache lire les cartes. Il s'est manifesté dès la frontière passée.