Une fois les formalités de passage de
frontière effectuées nous réalisons que nous n'avons pas un peso
uruguayen en poche. Mais nous n'osons pas retourner à Chuy et passer à nouveau le contrôle sanitaire avec tous nos aliments. Nous espérons trouver un distributeur en chemin.
Nous tentons la Coronilla, rien ; nous passons devant le bivouac
envisagé à Santa Teresa , rien. Nous poussons jusqu'à Punta del
diablo, jolie plage mais pas de banque non plus. Demi tour, arrêt au
parque natural Santa Teresa où le camping est payant uniquement si l'on demande à payer. On s'abstiendra de questionner le militaire à ce sujet. On passe deux journées très tranquilles sur place sous les nids de perruches. Le
parc est immense. Le soir nous allons juste voir la plage avant un
bon asado improvisé. On n'avait que des saucisses mais on est très
content de notre premier barbecue. Le lendemain, plage (et oui,
encore) avec jeux et après la sieste ballade en forêt. Nouvel asado
le soir. Cette fois, pizza au feu de bois ; un peu trop grillée.
Au final, les œufs sur le plat c'est bon aussi ! Pour notre
dernière journée dans le parc, on passe devant la forteresse puis
on emmène les enfants jusqu'à la volière. Il y a un mini zoo à
côté et surtout une grande aire de jeux avec des animaux en liberté
(lapins, paons). Un salut au garde surpris en pleine séance de airguitarre avec son balais et on poursuit notre quête au distributeur.
A La Paloma, on trouve la banque mais le
distributeur ne veut rien nous donner. On va s'installer au pied du
phare. Avec le vent, on se croirait de retour dans le Pas-De-Calais.
Même grande plage, mêmes cormorans. On se renseigne, les baleines
sont parties depuis un moment. Il faut vraiment filer sur Valdès.
Dans la nuit, le vent se lève plus fortement. Le camping-car tangue.
On se croirait en pleine mer.
Avant de se diriger vers la célèbre (pour y avoir vu naitre l'OMC) Punta del Este, on fait un petit crochet par Laguna de
Rocha. C'est une lagune qui communique avec l'océan via une bande de
sable. La faune y est particulièrement riche. On est content de voir
des flamants roses et des cygnes à col noir.
Après cette parenthèse nature, place au chic, au toc, et au superflu . Nous avons la chance de nous rendre à Punta del Este hors saison. La station respire le luxe avec ses énormes villas, mais est relativement tranquille. On se gare sur la pointe. Vue splendide. La visite de la ville ne présente que peu d'intérêt : des boutiques de luxe, de souvenirs pour touristes argentés. Mais on trouve une banque. On a enfin des pesos urugayens dans les poches. On ne sera plus obligé de payer les péages en pesos argentin ! Au fait çà fait quoi 5000 UYU? On va faire un tour sur la plage. Photo obligatoire près de La Mano, statue réalisée par le chilien Mario Irrazabal. Et on poursuit notre route...
On longe toujours la côte. Punta
Ballena, une autre pointe qui donne sur Punta del Este est tout aussi
luxueuse que sa voisine mais plus discrète. On y admire l'étrange casapueblo, une
construction blanche imaginée par le peintre Carlos Paez Vilaro.
Léonis dort, Timéo somnole. On s'arrêtera plus loin.
On arrive sur Piriapolis. On longe le
port et on repère un endroit où dormir. En attendant le réveil des
enfants, on monte jusqu'au Cerro San Antonio. C'est une colline
(135m) avec un panorama magnifique sur la ville. On peut y accéder avec un véritable télésiège alpin mais on préfère la route. En haut, le vent est
effroyable. Profitant de la pause goûter Corentin fait une petite vérification du camping-car. Sur la route le voyant « arrêt
immédiat » avait grésillé et laissé penser à un faux contact. Sous le capot c'est une autre histoire, le liquide de
frein a beaucoup diminué. C'est embêtant ; il va falloir
pourtant redescendre. Direction garage (un peu crispés dans la
descente). Le garagiste pense à la pompe d'embrayage (moins
dangereux que prévu). Il nous dit de revenir le lendemain pour voir
s'il peut changer la pièce. On retourne sur le port. Achat de gambas
et de moules pour une paella. Vers 21h, quelqu'un frappe.
Le gardien du port nous explique qu'on ne peut pas rester. Il nous
indique un parking près d'un grand hôtel. On est reparti.
Au moment de retourner au garage, on
voit une tête sortir d'une camionnette aménagée : un français !
(On avait perdu l'habitude d'en croiser depuis 3 mois). Une famille
en fin de voyage en Amérique Du Sud ! On commence à discuter
mais le garagiste nous attend. Nouvelle vérification (5 mn). Ils ne
peuvent rien faire ; ils n'ont pas la pièce. On retourne sur notre parking avec pour idéé de rejoindre Montévidéo et le garage Ford rapidement. Nous sommes
heureux de partager nos mésaventures avec Stéphane et Nelly, partis
du Canada, il y a 2 ans (http://lavieestbelleautourdumonde.over-blog.com). Timéo
est aussi content d'avoir trouvé un copain : Gabin. Ford attendra, il fait
beau. Les enfants vont jouer sur la plage. Puis dîner improvisé
dans le camping-car.
Le départ pour Montevideo est
difficile. Les garçons ne se quittent plus. Timéo parle encore de
Gabin. En levant la tête à l'adresse indiquée par le garagiste on peut lire une belle enseigne RENAULT. Contaminés par la tranquilité uruguayenne, on ne s'énerve pas et après quelques tours et détours dans la
ville, on fini par trouver le bon garage. Evidemment, en arrivant un vendredi en fin d'après midi, on a juste le droit de revenir le lundi. On a
un week end complet pour visiter la capitale. Il y a certainement
pire pour attendre mais s'il n'y avait pas le garage on aurait vite
repris la route. Après le clinquant et les richesses de la côte, la
capitale a un côté démodé, vieilli. Certaines rues de la vieille
ville sont tout de même sympathiques. On va déjeuner dans l'incontournable
mercado del puerto où l'on déguste un asado avec un medio y medio
(mélange de cidre et vin blanc). Le centre est nettement moins
pittoresque.
Le lendemain, on va pique niquer dans
le parque Rodo. Et après la sieste, cerf volant. Timéo est très
fier. C'est le notre qui va le plus haut grâce à sa réparation en branche de palmier. Et Léonis adore tenir la
ficelle en regardant par terre. .
Lundi matin, 8h, garage. Il a fallu se
lever tôt. On a du mettre le réveil à sonner ! Rapidement, il
confirme le diagnostic du précédent garagiste. La pièce n'est pas disponible mais il peut
nous la réparer. En fin de journée, le garagiste, un peu contrit nous explique que finalement c'est pas réparable mais qu'il peut adapter une pompe d'un autre modèle Ford à notre véhicule. Bien sur, cela demande plus de temps et donc de dormir une nuit au garage. C'est toujours un peu plus long que prévu... On
y dormira donc deux nuits à l'abri de la pluie battante. On
fêtera donc l'anniversaire de Corentin chez Ford. Il
soufflera quand même ses bougies, aura quand même des cadeaux. Et
en prime, aura droit à un deuxième gâteau sur Skype, fabriqué à
Grenoble. (L'avantage du garage, on a le wifi).
L'arrivée sur Colonia del Sacramento
sous le soleil, nous enchante après la pause mécanique. Nous nous garons en bord de mer,
dans le quartier historique. Nous pouvons apercevoir les tours de
Buenos Aires sous le coucher de soleil. Et pendant que les urugayens prennent un
maté en admirant l'horizon, nous préférons déguster un petit vin
urugayen; les caricatures nationales sont respectées. Nous passons un agréable moment à silloner les ruelles du
barrio historico. Timéo se prend pour un pirate avec les canons. Malheureusement nous ne pourront pas visiter le museo del azulejo renfermant une collection de céramique de Desvres (Pas-de-Calais). Au
moment de partir, nous croisons une nouvelle famille française en
fin de voyage. Ils doivent reprendre le bateau à Montevideo
prochainement avec Stéphane, Nelly et Gabin. Toujours quelques
échanges de voyageurs, quelques conseils et nous voilà repartis.
Nous nous arrêtons le long du
littoral. Un camping gratuit nous attend à Balneario Agraciada. Ça
fait parti des bonnes surprises en Uruguay. Le coin est tranquille
(c'est d'ailleurs l'adjectif qui qualifiera le mieux notre passage
dans le pays). La chaleur est de retour et les moustiques aussi.
Malgré les répulsifs, on se fait attaquer. On dînera donc dans le
camping car. Seul Corentin affrontera les bêtes pour nous préparer
un asado.
Nouvel arrêt le long du rio Uruguay.
L'Argentine semble vraiment à côté. On aperçoit l'autre rive
depuis San Javier. On se croirait sur une île. Le balneario est sous
l'eau. On dort sur une digue et on ne tente pas de rallier les toilettes à la nage
Depuis le garage, sous la pluie, j'avais repéré les
thermes autour de Paysandu. Et j'en rêvais. Elles viennent d'une
source d'eau thermale à 39°C. Lorsqu'on arrive aux thermes de
Guaviyu, il fait très chaud
(plus de 30°C) et on se félicite de ne pas avoir choisi d'autres thermes affichant une température de 46°C. Malgré tout, l'eau chaude nous rafraîchit. Un vrai
régal. Les enfants ne veulent plus sortir des piscines. Léonis
flotte avec ses brassards mais ne veut plus de notre aide. Timéo
tente la nage du petit chien. Il fera même une tentative sans les
brassards.
L'Uruguay, bonne pause avant de
retrouver les grands espaces argentins...