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mercredi 10 juillet 2013

Pérou, Equateur : le sprint final, du 22 mai au 23 juin 2013

On traverse une nouvelle fois les Andes en alternant paysages de haute altitude (deux cols à plus de 4000m) et vallées tropicales. En chemin, on tombera par miracle sur une communauté qui nous accueille dans son beau jardin collectif pour une nuit. Les enfants profitent des jeux bien mérités dans une ambiance très exotique.


Arrivé au pieds des Andes, le dieu mécanique s'acharne à nouveau sur nous. L'embrayage réparé mais fatigué depuis les montagnes boliviennes semble avoir tout donné dans les derniers cols et il devient impossible de rétrograder sans couper le moteur. On fait une pose repas en bord de panaméricaine et on profite d'un mirador pour découvrir quelques unes des lignes de Nasca.


Le soir on arrête Ratatouille en bord de plage dans la réserve de Paracas. Les enfants s'occupent dans le sable et on se détend un peu en espérant que la mer ait le même effet sur le camping car que sur nous.
   
Retour à la réalité le lendemain. Toujours impossible de rétrograder. On rallie non sans peine Lima. Heureusement c'est en ligne droite avec une bonne partie d'autoroute. Bien avant le centre ville, on profite d'un camping en bord d'autoroute pour s'arrêter. Comme le lieu dépend de l'automobile club du Pérou, on se dit qu'on devrait pouvoir également être orienté vers un bon garagiste. Le dimanche qui suit on part en bus visiter le centre de Lima. L'architecture coloniale et l'animation de la ville nous séduisent. Timéo, toujours dans une phase mystique insiste pour visiter les catacombes. Bien lui en prend car la visite est couplée à celle d'un couvent magnifique. On termine la journée dans un parc de fontaines enchanteur.


 


Le soir un mécano appelé par un ouvrier du camping jette un coup d’œil et confirme qu'il faut démonter l'embrayage. Il revient le lendemain soir et en début de nuit nous montre les pièces défectueuses. Après un tour de tous les repuestos (vendeurs de pièce auto) de la capitale, ce que l'on craignait est confirmé, il n'y a pas de pièces de rechange. On réalise qu'on va être bloqué ici jusqu'à l'arrivée d'Henric, Clémence et Lucas, les nouveaux propriétaires du camping-car. Corentin envisage un aller retour en avion sur Quito pour récupérer l'embrayage neuf qu'ils transportent. Finalement, une « bouteille à la mer » laissé par Henric sur internet porte ses fruits et nous récupérons à l'aéroport de Lima la pièce nécessaire grâce à un voyageur bienfaiteur.

Nous passerons 12 jours dans le camping, notre record ! Entre les diverses réparations, le ménage et la surveillance des enfants nous ferons quand même quelques visites : le quartier Miraflores (on n'a pas vraiment compris pourquoi les guides en parlent ; pour nous rien à voir) ; avec Timéo, le musée de l'or (il a adoré) ; et le centre. Lima est beau et animé et les enfants trouvent aussi leur compte dans les catacombes et surtout le beau jardin de fontaines. A chaque fois, nous empruntons les bus locaux (coût dérisoire par rapport au taxi car nous sommes à 20km du centre ville) et c'est épique. Les Péruviens font preuve de beaucoup de civisme dans le bus : systématiquement on nous cède la place pour pouvoir nous asseoir avec les enfants. Mais vu le nombre de bus différents il faut s'accrocher pour trouver le bon. Il y a heureusement toujours une bonne âme pour nous guider. On s'aperçoit surtout qu'en début de voyage (ou Corentin ne parlait pas un mot d'espagnol et moi pas beaucoup plus) on aurait juste réussi à se perdre.
Et puis, le camping a lui seul est une curiosité. Deux entrées avec un garde à chacune d'elles. Si vous sortez par une côté vous ne pouvez pas rentrer par l'autre, le garde ne vous a pas vu sortir. Les explications ne servent à rien, il faut faire le tour. Ensuite, comprenant que nous allons rester là un moment, nous demandons à nous brancher à l’électricité ; coût : 50 sols/jour (la nuit de camping est à 30 soles). Voyant notre surprise (pour 60 sols, on peut avoir une chambre d'hôtel tout à fait correcte), un employé bien plus compétent que son chef, nous propose de louer un bungalow au même prix que le camping (ou l’électricité) et on pourra donc mettre nos produits frais dans le réfrigérateur sans utiliser notre gaz. Allez comprendre !Malgré tous ces déboires, les enfants sont contents : ils font du vélo toute la journée.La pièce cassée de l'embrayage arrive. Le mécanicien d'abord malade, finit par apparaître et faire la longue réparation. Et le 6 juin, après déjeuner, nous repartons enfin.

Le chronomètre est lancé ! Il nous faut rallier Quito à près de 2000 km de Lima en à peine six jours. Alors on profite des bivouacs du trajet pour faire quelques microvisites. Un bel arrêt dans une forêt naine en plein désert, les belles gravures de Chan Chan, et le magnifique musée de Trujillo. Sur le parking du site on voit soudain Léonis courir affolé poursuivi par une véritable horde de collégiennes péruviennes criant : « Qué lindo ! » (qu'il est beau!). Une véritable terreur pour notre rouquin si farouche. Timéo lui prend ses meilleures poses pour se faire photographier avec les filles.


Puis vient le moment tant attendu par Timéo du retour à la plage. On s'arrête au dessus du petit port de pêche de Los Organos où nous espérions déguster un bon repas dans un restaurant indiqué par d'autres voyageurs. Malheureusement celui-ci a fermé et on se contentera de la plage.
Enfin on arrive en Equateur et on se pose le long des quais de Puerto Bolivar.

Après une route plus rapide que prévue entre les champs de bananes, cacao et de café dans les plaines tropicales et un dernier bivouac particulièrement bruyant dans une station service, on grimpe une dernière fois les Andes en camping-car. Surprise, jamais une ascension de 3000 m n'aura été aussi facile. La route (souvent à 4 voies !!!) nous permet d'être à Quito devant l'hôtel d’Henri, Clémence et Lucas avec une seule journée de retard. Une longue semaine alternant mécanique (remplacement de l'embrayage, réparation d'une roue...) pour les hommes et parc de jeux pour les femmes et les enfants s'en suit. Entre deux tours de vis et deux tyroliennes, on visite tout de même le centre de Quito. Une ville sud-américaine étonnante. Jamais nous avions vu jusqu'ici de ville si propre, si moderne, et avec si peu de chiens errants. Sans parler des nombreux parcs, des pistes cyclables, des transports en commun publics (dont un trolley avec voie réservée!). Et en plus la ville est splendide et les rues coloniales enchaînent places, églises et animation culturelle. Le tout sans sacrifier à l'exotisme du pays : petits vendeurs de glaces (qui ne fondent pas), ceviche de chocho (ceviche végétarien), menus complets à 3$ et de tant en tant une promo sur le cochon d'inde grillé.

On part vers Mindo et pour la première fois tous installés à l'arrière du Camping-car. Henric, le nouveau conducteur nous mène à bon port dans un hôtel avec un jardin rempli d'oiseaux dont de nombreux colibris. Le délicieux petit déjeuné servi sur la terrasse est le moment propice à leur observation. Entre ménage et bricolage on visite une merveilleuse ferme aux papillons. Un peu de banane sur les doigts et ils deviennent nos amis. Bon sauf pour ceux qui ont mis du répulsif antimoustiques avant de venir. Timéo, Léonis et Lucas apprécient aussi le rio en amont du village pour la baignade. Puis il est l'heure de se séparer et pour nous d'entamer un nouveau voyage avec nos sept sacs sur le dos.