L'accueil surprenant de
la douane uruguayenne (voir message précédent) avait fait prendre
des précautions à Corentin. Toute une journée à tremper dans les
thermes, rasage et coupe réglementaire. Adieu aussi à toute la
nourriture que nous avons consciencieusement mangé (sauf l'ail
planqué avec argumentaire préparé en cas de découverte).
Malheureusement, les frontières se passent et ne se ressemblent pas.
Aucune félicitation à Corentin pour sa tenue correcte et même pas
un contrôle sanitaire. Pour seule aventure à raconter, une route
coupée 500 mètres après la frontière pour cause de course
cycliste. Un peu contrarié par ce manque de rebondissement, on se
rassure en se remémorant que nous allons dorénavant traverser
l'état de l'Entre Rios dont les légendaires policiers corrompus
font trembler les voyageurs à travers blogs et forums. On a bien
répété notre stratégie : ne présenter que les photocopies
des papiers, et faire ceux qui ne comprennent pas un mot d'espagnol.
Première déception, on arrive sans encombre au Parque El Palmar. On
peut y observer les dernières forêts de palmiers yatay du littoral
argentin. Il fait tellement chaud qu'on se dirige d'abord vers la
plage qui donne sur le rio de la Plata. Maintenant, c'est l'Uruguay
que l'on voit en face. Dans le camping du parc Timéo se trouve une
copine tandis que Léonis s'intéresse d'avantage aux iguanes et aux
viscaches (petit mammifère entre le raton laveur et le coati ;
nous avons raté la photo). Nous rencontrons aussi un couple de
français en voyage en 4x4 aménagé. Au moment de repartir
bivouaquer vers la plage, on tombe sur un étudiant français en
stage au bout du monde, au parque. Dés le premier jour, les français
absents au brésil semblent pulluler en Argentine (on en aura la
confirmation à Valdés). Le lendemain, la pluie diminue notre
ambition de randonneurs. On part quand même en excursion, avec les
bottes... Sauter dans les flaques c'est rigolo. On rencontre à
nouveau un Capybara et on aperçoit même zorro (un renard gris)
traverser la piste.
La pluie arrêtée on
poursuit notre périlleuse descente vers Buenos aire. Les panneaux
routiers mettent en garde les étrangers ignorant des lois argentines
que nous sommes : « allumez vos feux de croisement ! »,
« ceinture de sécurité obligatoire ! », « boire
ou conduire, il faut choisir ! », « les Malouines
sont argentines ». On croise plusieurs contrôles policiers
mais toujours dans l'autre sens, on commence à désespérer quand
enfin on se fait arrêter. Le Policier nous salut aimablement,
certainement pour abaisser notre vigilance. Il nous demande nos
papiers et repart avec mes photocopies. Tout se déroule selon le
plan, et quand le policier réapparaît on sait que c'est là que la
lutte va s'engager. Il me rend le photocopies et dit : « Merci
et bon voyage ! ». Corentin écœuré et dans un parfait
espagnol avec l'accent argentin réplique : « Ah,non, çà
va pas se passer comme çà, demandez moi au moins une petite
collaboration financière ! Réclamez moi le document
d'importation temporaire du véhicule, j'ai oublié d'en faire une
copie ! » Rien à faire, le terrible gardien de l'ordre
nous relâche avec le sourire. Dépités, on se pose à Gualeguaychu,
une petite ville au bord du Rio. Le Parque Unzué semble très
agréable pour une halte d'une soirée. Dans l'après midi, tout
semble tranquille avec ses pêcheurs et joggeurs. Comme ce n'est pas
le week-end, la nuit sera calme pensons-nous. C'est sans conter sur
les voitures qui se sont données rendez vous juste à côté de
notre Ratatouille. On repart rapidement le lendemain.
Prochaine destination
avant la capitale, Tigre. On passe une après midi bien agréable à
visiter le centre : le puerto de frutos nous plaît beaucoup
avec ses marchands de vannerie, d'épices en tout genre et de pièges
à touristes. On aperçoit une petite partie du delta. Il fait beau.
Tranquille... On fait l'impasse sur la promenade en bateau,
principale attraction. On rassure Léonis en lui disant qu'il y aura
d'autres occasions. « Prendre un bateau pour voir les
baleines » souligne le petit dernier qui en fait un obsession
depuis qu'il a vu les affiches publicitaires pour ces sorties en mer
sur la côte brésilienne. « Oui, oui, mais à Valdés ».
Promesse malheureuse.
On entre dans Buenos
aires confiant pour le bivouac du soir. Le quartier chic de Puerto
Madero, quadrillé par les troupes de la marine nationale, et où
tous les camping cars se garent fait très « tendance ».
On tourne plus d'une heure pour finalement s'arrêter en face de la
Reserva Ecologica Costanera Sur, vaste zone naturelle en plein cœur
de la Capitale. Sur le trottoir en face, il y a des baraques à
frit..euh non à hamburgers. On y va ! Les plats sont très
copieux. La digestion dans le parc fatigue très vite Léonis qui
s'endort sur les épaules de son papa. Après une sieste bien
méritée, nous partons visiter le quartier de Puerto Madero. Les
enfants peuvent courir. D'anciens entrepôts reconvertis en bureaux,
restaurants ou appartements côtoient des tours transparentes,
gigantesques, au design époustouflant. Nous, on n'a absolument pas
l'impression d'être en Amérique du Sud . On se croirait dans un
mélange de villes européennes : une pincée de Londres, de
Paris, de Madrid, avec des pizzas digne de Rome. Cette impression va
d'ailleurs perdurer durant tout notre séjour à Buenos Aires. On
monte sur le pont de la Mujer, rebaptisé le « pont avion »
par Léonis. On visite le trois mats : fragata Sarmiento. En
redescendant, Léonis pleure. Il s'attendait à partir en croisière.
Retour au camping-car. On croise une famille française : les
mêmepascap : Bruno, Tiffaine et leurs 4 enfants Maelys,
Sixtine, Charles et Antoinette. Ils nous emmènent sur leur lieu de
bivouac en face de bâtiments de la marine. Un garde vient gentiment
nous dire d'aller nous garer ailleurs. Deux camping cars ça doit
faire trop dans ce quartier huppé. Finalement, on s'arrêtera deux
rues plus loin, sans aucun problème. Les enfants mangent, puis
soirée entre adultes à parler de nos aventures respectives. On a
prévu plus ou moins le même tour; on devrait donc se croiser
régulièrement.
On décide de visiter la ville ensemble aujourd'hui. Timéo et Charles sont inséparables. Ils sont trop contents de passer cette journée tous les deux. Bruno prend les commandes de l'expédition. Avec la soirée de la veille, on ne s'était pas trop penché sur le plan de Buenos Aires et les quartiers à visiter. Ça nous arrange bien de suivre... Après avoir tourné très longtemps dans la ville avec les deux camping-cars, on se gare dans le quartier Palermo pour déjeuner. Puis ballade dans le Palermo Viejo. On se croirait dans une série des années 70. Le quartier fait artiste bobo. Pause méritée pour les parents pendant que les enfants infatigables sautent, courent dans l'air de jeu à côté. Et glace avant de rentrer. Le retour sera encore plus galère que l'allée. On mettra près de 2h pour revenir sur notre lieu de bivouac tellement la circulation est intense. Difficile de tourner à gauche quand on est sur la huitième voie de droite.
On décide de visiter la ville ensemble aujourd'hui. Timéo et Charles sont inséparables. Ils sont trop contents de passer cette journée tous les deux. Bruno prend les commandes de l'expédition. Avec la soirée de la veille, on ne s'était pas trop penché sur le plan de Buenos Aires et les quartiers à visiter. Ça nous arrange bien de suivre... Après avoir tourné très longtemps dans la ville avec les deux camping-cars, on se gare dans le quartier Palermo pour déjeuner. Puis ballade dans le Palermo Viejo. On se croirait dans une série des années 70. Le quartier fait artiste bobo. Pause méritée pour les parents pendant que les enfants infatigables sautent, courent dans l'air de jeu à côté. Et glace avant de rentrer. Le retour sera encore plus galère que l'allée. On mettra près de 2h pour revenir sur notre lieu de bivouac tellement la circulation est intense. Difficile de tourner à gauche quand on est sur la huitième voie de droite.
Les prochains jours, les
visites se feront à pied ! Les mêmepascap regagnent la côte.
Nous poursuivons seuls notre tour de la ville. La visite du centre
est éprouvante. La chaleur, les gaz d'échappement, le bruit de la
foule, tout pour nous épuiser rapidement. Les enfants ont besoin
d'être régulièrement portés. Et on avait prévu un tour un peu
trop long pour eux. De la Plaza De Mayo jusqu 'au Congreso en
passant par la Plaza San Martin, il y avait de quoi fatiguer tout le
monde. Peu de grands monuments mais de belles artères et une
animations citadine agréable sans l'inquiétude que l'on peut
éprouver dans les grandes villes brésiliennes.
La suite sera plus cool.
On avait noté un petit restau conseillé par les Manohé et d'autres
voyageurs. Le rêve. Imaginez un peu : attenant au restaurant,
une sorte de véranda fermée remplie de jouets avec une serveuse qui
se libère pour surveiller les enfants. On est arrivé à quatre, on
s'est installé à deux. Les deux autres étaient déjà partis
jouer. Ils sont justes venus manger et sont repartis sitôt la
dernière bouchée avalée. Nous, on s'est posé... Puis quartier
Recoleta. La montée dans le bus fut épique. Pour payer, il faut
glisser la monnaie dans une vieille machine. On n'avait pas assez de
pièces. On tente un échange avec un passager. Finalement, on se
fait payer notre voyage par un monsieur qui a du avoir pitié. Il n'a
pas voulu notre billet pour le dédommager. Le quartier nous plaît
beaucoup.On longe le cimetière de la Recoleta. Des musiciens se sont
installés. Les enfants dansent. La Iglesia de Nuestra Senora Del
Pilar se trouve à côté. Et on arrive sur un petit marché
artisanal super sympa. Le retour à pieds est fatigant, mais on a
passé une journée bien agréable.
Nous poursuivons par le quartier San Telmo. Au cœur du quartier, on se retrouve sur la Plaza Dorrego et son marché du dimanche. On y trouve plein d'objets artisanaux. Une femme me demande même d'où vient mon chapeau, pensant que je viens de l'acheter (il vient de Corse). Mais le plus intéressant, ce sont les spectacles de mimes et de musiciens à tous les coins de rues. C'est vraiment drôle. Timéo semble perturbé. Est ce normal des grands mères déguisées en bébés, des hommes en pirates , en clown..., en pleine ville ?
Il y a encore beaucoup à voir mais la ville ce n'est pas de tout repos. Surtout le week end quand les portenos font la fête. Et même dans le quartier d'affaire de Puerto Madero, ils sortent tard et ça s'entend. Le lundi on décide de quitter Buenos Aires pour arriver à Valdes avant le départ de la dernière baleine. Il y a encore beaucoup de route.
Première étape, Tandil.
Après des kilomètres de plaine, on aperçoit une chaîne de
montagnes au loin. Tandil est blottie au pied des collines. Un régal.
On s'arrête à côté du balneario municipal. Une immense aire de
jeux attend les enfants. La promenade dans le parc vaut le détour.
On repère des fromageries mais on n'ose rien acheter. On doit passer
des contrôles sanitaires pour entrer en Patagonie. Finalement, les
laitages ne les intéressent pas. Seuls certains fruits, légumes et
viandes rouges ne passent pas la « frontière ». Tant pis
pour le fromage...
La chaleur reste importante (C'est peut être pas facile à entendre dans l'hémisphère Nord, actuellement). On est bien content de se retrouver au bord de la mer : playa Monte Hermoso,. La publicité la décrit comme la plus belle plage d'argentine, alors on fait le détour. Après le Brésil, on devient difficile. C'est vrai que c'est une grande et belle plage. Mais bon, on a vu tellement mieux... L'eau est fraîche. Ça fait du bien. En sortant de l'eau, on remarque que Léonis conçoit une véritable œuvre d'art avec nos tongs. Il est dans une phase, j'entoure tout.
Ça y est, nous entrons en Patagonie. Le paysage change radicalement et il semblerait que le vent sache lire les cartes. Il s'est manifesté dès la frontière passée.