Un
mois
déjà
que
nous
« trimbalons »
des
pneus
neufs
que
nous
montons
et
descendons
de
notre
lit
tous
les
jours,
faute
de
place.
Non
seulement
nous
avions
fait
le
« choix »
de
les
payer
plus
cher
en
se
fournissant
en
Argentine
mais
en
plus
nous
avons
décidé
de
les
monter
dans
le
pays
où
il
est
le
plus
difficile
de
trouver
des
« gomeria »
(garages
spécialisés
dans
les
pneus)
capable
de
faire
l'alignement.
Après
l'échec
de
nos
recherches
à
Oruro,
la
chance
semble
nous
sourire
à
Sucre.
Nous
avions
repéré
une
grosse
gomeria
à
la
sortie
de
la
ville
mais
le
GPS
en
a
décidé
autrement.
Il
nous
fait
prendre
un
tout
autre
chemin
pour
quitter
la
ville.
Chouette on va pouvoir poursuivre nos séances de musculation
quotidienne. Avant d'attaquer la
route
surprenante
de
Sucre
à
Cochabamba,
on s'arrête pour
faire
le
plein
à
40
centimes
d'euro
le
litre
de
diesel. Ce qui est cher par rapport aux Boliviens qui ne payent que
32 centimes. Mais très bon marché par rapport au prix officiel pour
les étranger qui est de 95 centimes d'euros pour une qualité bien
inférieure à ce que l'on trouve en Europe. De l'autre côté de la
frontière, au Pérou, où le diesel n'est pas autant subventionné,
les bidons boliviens fleurissent le long des routes. C'est sur une
route pavée quasi romaine que nous dépenserons les premier litres
de ce précieux diesel. Le plateau fait ensuite place à une montée
magnifique pour franchir quelques cols, avant de redescendre dans la
vallée luxuriante de Cochabamba. Nous passons la
nuit
sur
la
petite
place
d'Aiquile,
à
côté
d'une
charmante
église
moderne.
Nuit
calme
mais
réveil
au
carillon
à
6h30,
dur,
dur.
On
se
décide
à aller
visiter
les
ruines
d'Incallajta
(le
Machu
Pichu
de
la
Bolivie,
d'après
nos
guides
qui
exagèrent
un
peu).
Le
cadre
est
splendide.
Il
faut
dire
que
l'accès,
une
minuscule
piste
qui
serpente
dans
la
montagne
peut
en
inquiéter
quelques
uns.
Le parking herbeux qui nous sert de camping demande quelques efforts
pour le mériter. Une construction artisanale d'une rampe de pierres
et de rondins de bois pour passer un rocher mal placé et nous
accédons à notre dortoir. Nous
sommes
seuls
à
dormir
sur
place
et
nous
serons
seuls
pour
la
visite
du
lendemain.
Il
y
a
des
ruines,
une
cascade,
des
escaliers
à
monter,
de
quoi
plaire
à
tous.
Nous
atteignons
enfin
Cochabamba,
notre
dernière
grande
ville
avant
La
Paz.
Nous
cherchons
un
monteur
de
pneus
en
nous
dirigeant
vers
notre
bivouac
et
à
la
place
nous
trouvons
un
tailleur
de
pare
brise.
Le
rendez
vous
est
pris
pour
le
lendemain.
Il
va
falloir
mettre
le
réveil
à
sonner.
En
attendant,
nous
dormons
au
pied
du
téléphérique
qui
monte
jusqu'au
Cristo
de la Concordia (un
peu
plus
haut
que
celui
de
Rio).
Pare
brise
fabriqué
sur
mesure,
changé
dans
la
journée
et
montée
au
Cerro
San
Bernardo
dans
la
soirée
pour
remercier
les
enfants
qui
sont
restés
très
sages.
La
Paz
est
encore
loin.
Nous
devrons
envisager
une
nuit
dans
un
petit
village
de
bord
de
route
avant
de
l'atteindre.
Le lendemain, déjeuner sur la route. Nous prenons le plat du jour.
Je ne comprend pas ce que c'est, mais comme d'habitude c'est bon, il
n'y a pas de raison. Erreur. La soupe est correcte. Mais le plat est
immangeable : ce sont des tripes (pas dans mon vocabulaire
espagnol). Et avec la meilleure des volontés, je ne peux pas.
Corentin fait quelques efforts mais a du mal aussi. Les enfants
mangent l'accompagnement. On se rattrape avec un bon dessert dans le
camping car ! Avant l'arrivée sur La Paz, péage et contrôle
de police. Le policier nous soutient qu'il faut repayer pour remplir
les formalités d'entrée dans la ville. Il sort son registre et nous
demande 20 bols. Corentin demande un reçu. Finalement, le reçu (qui
était certainement son ticket de péage) indique 3 bols. Nous
paierons les 3 bols (environ 30 centimes) pour que la discussion ne
s'éternise pas. Nous
sommes alors sur un
plateau
à
4000m
(la
partie
alto
de
la
capitale).
Et
nous
descendons
très
vite
pour
atteindre
les
3200m
et
le
village
de
Mallasa
(un
peu
la
banlieue
chic
de
La
Paz)
où
un
hôtel
camping
nous
attend.
Il
y
a
des
jeux
pour
les
enfants,
une
piscine
couverte,
un
restaurant
et
nous
sommes
à
30mn
de
La
Paz
en
bus.
Première
sortie
en
ville,
obligation
d'aller
au
musée
des
instruments
de
musique,
sinon
Timéo
ne
nous
le
pardonnera
pas.
Et
il
a
raison
d'insister,
il
est
extrêmement
bien
conçu
avec
surtout
plein
d'instruments
en
accès
libre.On
s'amuse
autant
que
les
enfants.
Après
cela,
on
arrive
à
faire
marcher
Timéo
très
longtemps
dans
les
rues
très
pentues
de
La
Paz.
Les
étals
du
marché
artisanal
regorgent
de
produits
absolument
inutiles
(comme des fœtus de lama) mais
qui
sont
très
colorés
et
attirent
irrémédiablement
l’œil.
On
a
promis
un
charango
à
Timéo.
Il
est
ravi.
Léonis
découvre
les
joies
de
l'oiseau
siffleur
qu'il
faut
préalablement
remplir d'eau.
Un
passage
par
l'iglesia
San
Francisco,
magnifique
édifice
colonial
et
nous
rentrons
éreintés.
Le
soir,
dîner
dans
le
très
agréable
restaurant
de
l'hôtel :
fondue
bourguignon
suivie
d'une
fondue
au
chocolat.
(L'hôtel
restaurant
camping
est
Suisse).
Le
lendemain,
nous
continuons
notre
visite
et
faisons
les
autres
musées
de
la
calle
Jaen :
le
musée
Costumbrista
rempli
de
maquettes
du
folklore
bolivien,
celui
du
littoral
bolivien
qui
rappelle
que
la
Bolivie
a
eu
un
accès
à
la
mer
(que
les
méchants
chiliens
leur
ont
volé)
et
la
casa
Murillo,
héros
national.
Malheureusement,
le
musée
de
l'or
que
Timéo
voulait
voir
est en
restauration
(il
pense
toujours
aux
mystérieuses
citées
d'or).
Sur
le
chemin
du
retour,
je
ne
me
sens
pas
bien.
Je
vois
des
étoiles
et
Corentin
me
rattrape
à
la
dernière
seconde.
On ne s'éternise pas et Corentin hèle le premier taxi qu'il voit
pour rentrer.Le lendemain,
repos pour moi pendant que Corentin tente de trouver des revendeurs
de pièces détachées Ford (sans succès).
Et nous reprenons
la route. Deux possibilités pour passer au Pérou via le lac
Titicaca. Nous choisissons la route de Copacabana et nous en sommes
ravis. Dés que nous commençons à apercevoir le lac, les vues sont
magnifiques. Et même Ratatouille en profite puisque nous prenons le
bac. Un premier bac assez grand et en assez bon état s'amarre. On le
photographie et on se prépare à l'abordage quand un deuxième
arrive plus petit, avec des planches de bois tordues et trouées en
guise de plancher. C'est le deuxième qui nous mènera malgré tout à
bon port. Et nous resterons dormir là, à San Pedro De Tiquina. Le
soir, nous nous régalons de notre première truite du lac.
La route est toute aussi belle jusqu'à Copacabana. Nous y découvrons une magnifique cathédrale baroque. La plage intéresse les enfants avec ses pédalos cygnes. Mais le dénommé « Titanic » ne nous rassure pas. Nous préférons aller manger (encore de la truite). La très touristique Copacabana est agréable mais a plus à voir avec une station balnéaire huppée qu'avec une ville Bolivienne.
Pour visiter l'île du soleil, nous décidons de prendre une barque au départ de Yampupata plutôt que depuis Copacabana. Et surtout nous choisissons nos horaires de départ et de retour nous permettant de faire la traversée complète de l'île. La piste en corniche étroite qui va à Yampupata nous donne des points de vue extraordinaires sur le lac. Nous prenons deux boliviens en stop pendant que les enfants dorment, bercés par le ronronnement de la piste. Arrivés à Yampupata nous apprenons qu'il faut au moins 5 h pour parcourir l'île du Nord au sud (nous avions lu qu'il ne fallait que 3h). On décide donc de se contenter du Nord de l'île en bateau. Et nous aurons bien raison, les enfants n'en auraient pas fait plus. Ils marcheront quand même plus de 2h sur l'île. Et le bateau pour nous tout seul est un vrai luxe, bien appréciable. L'île est vraiment belle. On se croirait dans les chemins de traverse en Corse. La lumière est telle qu'on pense davantage avoir vue sur la mer que le lac. Au bout de l'île, des ruines incas et une petite plage idéale pour notre pique nique. Une journée de rêve, même si nous devons rentrer au pas de course pour reprendre le bateau.
Et pour finir, une
soirée exceptionnelle sur un restaurant flottant en face de
Copacabana. Nous nous couvrons chaudement car dés que la nuit tombe,
le froid se fait sentir, prenons notre lampe de poche et embarquons
pour la petite île. C'est irréel. Nous sommes seuls sur le lac
Titicaca avec vue sur les lumières de Copacabana. Le dîner de
truites, « pêchées » sous nos yeux dans les filets
d'élevage, est délicieux et très copieux. Le froid nous fait quand
même accélérer. Et retour au camping car en barque. Nous dormirons
face aux îles.
C'est avec le
regret de ne pas pouvoir passer plus de temps dans le pays d'Amérique
du sud qui nous aura le plus charmé par sa vitalité, ses paysages,
ses couleurs et sa gastronomie que nous entrons au Pérou.