Après
notre
merveilleuse
soirée
sur
un
restaurant
flottant
nous
longeons
le
lac
Titicaca
jusqu'à
la
frontière.
Côté
bolivien,
5minutes.
Côté
péruvien,
les
passeports
sont
vite
tamponnés
puis
j'attends
Corentin
pour
l'entrée
du
véhicule.
Ça
dure
longtemps...
Depuis
quelques
mois,
ils
n'acceptent
plus
les
véhicules
prêtés.
Oups !
Finalement,
avec
un
billet
de
dix
dollars
c'est
possible.
Côté
péruvien,
le
lac
nous
déçoit
beaucoup.
La
côte
découpée
a
cédé
la
place
à la
plaine
et
les
belles
maisons
de
terre
séchée
bolivienne
sont
remplacées
par
des
baraques
de
béton
non
finies
dignes
des
pires
entrées
de
villes
argentines.
On
roule,
on
traverse
Puno
et
on
va
s'installer
sur
le
parking
du
site
de
Sillustani.
L'arrivée
par
le
lago
Umayo,
sous
le
soleil
couchant,
nous
rassure
davantage
que
ce
que
nous
avons
pu
voir
avant.
Les
enfants
s'installent
confortablement
devant
un
dessin
animé.
Nous
préparons
le
repas.
Et
là,
quelqu'un
frappe.
Une
grosse
tête
surmontée
d'un
minuscule
bonnet
péruvien
apparaît :
le
gardien
de
nuit
du
site.
Il
semble
se
trouver
bien
au
chaud
dans
notre
camping
car
et il
s'installe
et
attend
manifestement
son
apéritif.
Après
quelques
dizaines
de
minutes
de
discussion,
on
s'aperçoit
qu'il
veut
juste
une
« propina »
(de
l'argent)
pour
nous
surveiller !
Corentin
ne
souhaitant
pas
passer
la
nuit
avec
le
monsieur
lui
donne
une
pièce
pour
s'acheter
un
« coca »
(comprendre
une
boisson
gazeuse
alcoolisée
à
base
de
houblon).
Dans
la
nuit
Léo
ne
va
pas
bien.
On
pense
à
une
simple
gastro.
Mais
il
a
de
la
fièvre.
Alors
le
lendemain,
je
vais
visiter
Sillustani
seulement
avec
Timéo.
C'est
un
cimetière
d'aristocrates,
la
tribu
des
Colla.
Ils
enterraient
leurs
morts
dans
des
chullpas,
de
hautes
tours
funéraires
qui
se
dressent
toujours
sur
les
collines
de
Sillustani
avec
en
contrebas
le
lac
Umayo.
Nous
commençons
donc
tranquillement
la
visite
quand
en
milieu
de
parcours,
nous
sommes
interpellés
par
un
« guide ».
il
commence
à
nous
raconter
comment
se
construisaient
les
chullpas,
nous
montre
des
motifs
sur
certaines
pierres
et
à
la
fin
demande
sa
propina.
Je
me
vois
mal
refuser
vu
que
nous
avons
écouté
les
commentaires.
Mais
à
ce
rythme
là,
notre
budget de
visites
va
vite
être
épuisé.
Retour
au
camping
car,
Léonis
n'est
vraiment
pas
bien.
On
décide
de
descendre
sur
Arequipa
(grande
ville=médecin)
plutôt
que
de
tenter
un
tour
en
barque
sur
le
lac
Titicaca.
Nous
traversons
Julliaca
et
passons
la
nuit
sur
la
place
de
Santa
Lucia
avant
d'atteindre
Arequipa
le
jour
suivant.
Nous
sommes
dans
le
jardin
d'un
hôtel
avec
toutes
les
commodités
(eau
chaude,
toilettes)
plus
pratique
avec
un
malade.
Léonis
a
une
diarrhée
aigüe :
il
ne
mange
plus
et
à
chaque
verre
d'eau
(seul
élément
qu'il
accepte
de
prendre),
une
selle.
Il
refuse
les
médicaments
que
nous
avons
et
reste
alité
toute
la
journée.
Il
ne
râle
plus.
Bref,
il
va
vraiment
mal.
Soudain,
on
réalise
que
contrairement
à
nos
précautions
habituelles,
nous
buvons
de
l'eau
« potable »
du
robinet
(conservé trop longtemps) et
non
de
l'eau
minérale
depuis
quelques
jours.
Elle
se
garde
donc
nettement
moins
longtemps.On
décide
donc
d'attendre
l'après
midi
avant
d'appeler
IMA
(l'assistance
médicale
pour
les
voyageurs)
pour
un
nom
de
médecin.
Si
c'est
l'eau,
il
devrait
aller
mieux
en
buvant
une
eau
minérale.
Je
profite
de
ma
matinée
avec
Timéo
(visite
du
monastère
Santa
Catalina
et
déjeuner
dans
une
crêperie)
pour
ramener
un
antibiotique
au
malade.
Il
ne
veut
toujours
pas
le
prendre.
On
est
obligé
d'y
aller
en
force :
je
le
tiens
et
Corentin
lui
met
dans
la
bouche
avec
une
pipette.
4
jours
d'antibiotique,
4
jours
de
torture.
Il
tente
d'en
cracher
la
moitié.
C'est
l'horreur,
mais
il
est
guéri.
On
ne
peut
que
constater
l'évidence,
depuis
plusieurs
jours
on
l'empoisonnait
tout
en
se
réjouissant
qu'il
veuille
bien
s'hydrater.
Il y avait pourtant des indices. Léonis est un grand buveur d'eau et
toute la famille avait été plus ou moins malade les derniers jours
à l'exception de Corentin qui lui a une préférence pour le même
type de « coca » que le gardien de nuit de Sillustani.
On tente une
visite du centre tous les quatre. Léonis, encore bien faible, a
droit à la poussette. La ville est pleine de magnifiques édifices
coloniaux. La promenade est un vrai plaisir. Et en plus, on trouve de
vrais croissants pour le goûter.
On quitte alors Arequipa soulagés. Et sur le trajet : une énorme gomeria pour enfin se débarrasser des pneus ! Nous reprenons la route en sens inverse. Nous ne roulerons donc pas longtemps, avec un arrêt près des thermes de Yura.
Le lendemain,
arrivée sur la petite ville de Chivay, à l'entrée du canyon de
Colca. Après avoir payé un droit d'entrée prohibitif, nous
commençons à longer le deuxième canyon le plus profond du monde
(3191m – le plus profond est à quelques km de là). La route est
impressionnante. Nous nous arrêtons à Cruz del Condor en soirée.
Nous sommes seuls. Et sous le soleil couchant, nous admirons nos
premiers vols de condors depuis El Chalten (en Argentine). Au réveil,
surprise : une dizaine de bus touristiques autour de nous. Nous
comprenons vite pourquoi : depuis le camping car nous apercevons
deux condors voler. Après un rapide petit déjeuner, nous suivons
tous les touristes et allons admirer le vol majestueux des condors.
Timéo est très intéressé et les repère même avant nous. Léonis
veut lancer des cailloux. Nous restons encore après le départ des
bus, nous ne nous lassons pas de les admirer.
Nous poursuivons jusqu'à Cabanaconde et entamons une courte randonnée jusqu'à un magnifique point de vue sur le canyon. Les habitantes ont des costumes superbes avec des chapeaux ornés de broderies dignes d'un grand couturier. On adore. Puis, nous retournons jusqu'à Chivay. En chemin, visite des petits villages le long du canyon. Nous passons la nuit sur la place principale très calme et très pratique pour faire le marché.
Léonis étant en
pleine forme, nous allons donc enfin retourner sur le lac Titicaca et
faire un tour en barque. La route est longue. Nous sommes obligés de
nous arrêter un peu avant notre point d'arrivée prévu (nuit
oblige). Nous sommes à Capachica, un petit village en bout de route
avant la piste qui nous conduira à Llachon, sur les bords du lac
Titicaca. De là, nous hélons un pêcheur qui après sa dure nuit de
labeur accepte de nous conduire jusqu'aux îles Uros, les fameuses
îles flottantes. Les enfants sont ravis de faire du bateau. Notre
marin pique du nez mais le lac est très calme et nous atteignons
notre destination. La visite de l'île est très intéressante. Nous
sommes seuls avec un guide qui nous explique le fonctionnement de
leur communauté : les habitants, dont lui et sa famille, vivent
en fait sur d'autres îles. Celles là sont uniquement pour les
touristes. On apprécie sa franchise. Ils vivent en fabricant des
objets qu'ils vendent. Il nous décrit l'histoire des îles
flottantes et de sa famille pendant que Timéo et Léonis jouent avec
ses enfants. Puis c'est le tour en barque de totoro(qui sert à payer
une « retraite » aux plus âgés de la communauté). Le
guide pêche une petite truite ce qui amuse beaucoup les enfants.
Léonis la remet cependant à l'eau. Avant de repartir, nous achetons
une tenture et Léonis qui commence à râler se voit offrir un
collier. Dilemme affreux, on lui demande de choisir. Il en est
incapable. Il touche tous les colliers, se dit que s'il choisit celui
là, il n'aura pas l'autre. Au bout de quelques minutes, j'en prends
un pour lui (le pêcheur – reposé - nous attend patiemment).
Hurlements... Une dame accourt et lui donne une barque en totoro. Il
est fort ce Léo ! Finalement, il s'endort dans mes bras, bercé
par le clapotis des vagues. Nous déjeunons très tard et quittons le
lac Titicaca à regret, pour dormir à nouveau sur notre petite place
à Capachica.