Ah,
la
Bolivie...
Nous
y
pensions
depuis
longtemps
et
nous
y
sommes
enfin.
Dès
la
frontière,
le
dépaysement
est
total.
Les
bureaux
sont
nettement
moins
impressionnants
que
dans
les
autres
pays
traversés.
Le douanier nous donne le formulaire d'importation temporaire et nous
demande de nous rendre en face pour le remplir. En fait, la boutique
en question, a un accès au logiciel de la douane et y entre les
informations. Il faudra aussi faire des photocopies. Du coup, les
formalités
administratives
sont
très
longues.
Mais
ça
y
est,
nous
y
sommes.
Première
nuit
dans
le
parc
Sajama,
l'autre
côté
du
parc
Lauca
au
Chili.
Aussi
grandiose.
Après
une
piste
improbable,
nous
dormons
à
côté
des
thermes
en
face
du
majestueux
volcan
Sajama.
Et
nous
avons
une
pensée
pour
les
p'tites
gouttes
qui
vont
l'escalader
dans
quelques
jours.
Même
si
la
nuit
est
froide
à
4500m,
les
journées
restent
chaudes.
Et
nous
profitons
donc
des
thermes
avec
délice
(le
rhabillage
est
quand
même
rapide
à
chaque
fois).
La piste se poursuit, chaotique. Mais ça en vaut la peine. Nous contournons le volcan, passons quelques barrières, quelques gués, des villages de toute beauté, des moutons, lamas et vigognes...
Le soir, nous bifurquons vers : Curahuara De Carangas. Une jolie place avec son église. Derrière, l'armée. Les commerçants nous confirment qu'on peut dormir sans crainte ici. Les enfants sont regardés comme des extra terrestres. Mais nous devons avoir le même regard face aux magnifiques bébés Boliviens.
La ville d'Oruro
nous paraît gigantesque après les quelques jours passés loin de
tout. Des ruelles étroites, une circulation importante, il n'en faut
pas plus pour nous affoler. Seul, le marché retient notre
attention ; un régal pour les yeux et les papilles. Nous
partons donc bivouaquer à la sortie de la ville vers le Lago Uru
Uru. Ne trouvant pas d'entrée vers le lac, nous tentons un demi tour
au niveau du hameau de Sora et sommes arrêtés par une nouvelle
famille de français : les cinqencampingcar, en voyage pour six
mois en Amérique du Sud. Super soirée à discuter. Et pour la
première fois, trois charmantes nounous s'occupent de Léonis et le
font manger pendant que les parents refont le monde... Ils montent
vers La Paz, nous descendons vers Uyuni. Bonne route !
La route jusqu'à
Uyuni est très longue surtout lorsque l'asphalte disparaît. Nous
nous arrêtons à Huari petite ville qui possède sa brasserie. Un
grand marché nous attend (il y en partout en Bolivie, à défaut des
supermarchés que Timéo regrette). Les enfants se font caresser la
tête tous les 10cm au grand damne de Léonis. Et nous découvrons
des produits très surprenants : ailes de flamants, oiseaux
desséchés, herbes diverses, pierres de toutes les couleurs... En
cherchant où dormir dans la ville, Corentin aborde un homme qui nous
invite à stationner devant chez lui. Corentin passera la soirée à
goûter à la bière locale pendant que nous regarderons « les
mystérieuses citées d'or ». Mais ce charmant monsieur ne m'a
pas oubliée et quand Corentin revient il tient deux bouteilles de
bière « para la mujer » !
Nous mettrons
encore deux jours pour rejoindre Uyuni par une piste très longue,
monotone, très poussiéreuse et pleine de ripio. Les abords de la
ville ne sont pas très engageants mais le centre est plus
accueillant. Nous trouvons tout le nécessaire pour tenir plusieurs
jours sur le salar. Et après un nettoyage puissant (une nouvelle
fissure du pare-brise apparaîtra sous la pression de l'eau) de
Ratatouille pour affronter le sel, nous partons vers l'aventure....
Juste avant , nous rencontrons un couple de Suisses. Nous ferons un
bout de salar ensemble.
Le salar d'Uyuni
est la plus grande réserve de sel au monde. Nous nous retrouvons
donc sur une vaste étendue blanche et aveuglante. Heureusement, le
GPS est là pour nous indiquer la direction à prendre. Nous n'avons
jamais roulé aussi vite sur une « piste ». Les 80 kms
qui nous séparent de la grande île Incahuasi se font en 1h30 à
peine. Rien, et soudain, un immense rocher apparaît parsemé de
cactus. Ici, il faut payer pour visiter mais le décor est tel qu'on
ne le regrette pas. Du haut de l'île, on a une vue extraordinaire
sur le salar. On redescend voir nos amis Suisses qui sont en pleine
discussion avec les « administrateurs » de l'île. Ces
derniers leurs soutiennent qu'ils ne peuvent dormir aux abords de
l'île car ils n'ont pas payé le droit d'entrer sur l'île. Vu qu'il
n'y a que la randonnée sur l'île qui est payante, on comprend
pourquoi ils ne veulent pas céder. Finalement, le froid arrive. Ils
payent une seule entrée pour rester avec nous. Nous nous
réconfortons avec une bonne bouteille de vin Argentin...
Après une nuit
assez froide, nous partons vers l'autre île : la isla del
Pescado. Beaucoup plus sauvage que la précédente, puisqu'il n'y a
aucune structure touristique ici. Et nous ne verrons aucun touriste
de la journée. Les enfants redécouvrent les joies du vélo. Nous
tentons même une escapade dans l'île qui tourne vite à l'escalade.
Si les nuits n'étaient pas si froides nous resterions bien plus
longtemps.
Retour à Uyuni pour quelques courses et un nouveau nettoyage de Ratatouille (sel oblige). Mais nous décidons de dormir un peu plus loin : à Pulacayo, dans un cimentière de trains. Nous apercevons des mines d'argent qui ne sont plus exploitées à grande échelle. Mais le plus impressionnant c'est de se promener entre les trains, dans une ville quasi déserte, à l'exception des chiens errants toujours bien représentés.
Et nous arrivons
sur Potosi, la ville la plus haute du monde (4070m). Mais il faut d'abord passer le péage et le contrôle de police en bas de la côte. "Bonjour M. l'agent. Comment j'étais à 85km/h en descente dans un virage serré avec un véhicule de plus de trois tonnes! - Oui, oui regardez mon joli radar. - Ah bon! Ben c'est combien? - 200 bols sinon vous ne sortez pas de Bolivie - Euh c'est joli ici mais je vais quand même payer. Ah il n'y a pas de reçu? Ah, c'est bon pour cette fois? Bon ben au-revoir M. l'épicier (en castillan dans le texte)". A l'entrée de
la ville une énorme mine d'argent est là pour rappeler d'où
venaient les richesses, du temps des conquistadors. Nous ne pourrons
malheureusement pas tenter une visite. Les conditions de travail des
mineurs restant extrêmement difficiles et quasi inchangées depuis
l'époque coloniale (températures extrêmes, produits chimiques et
gaz nocifs...), il n'est pas envisageable d'y descendre avec les
enfants. La ville connut une prospérité fulgurante et de
magnifiques bâtiments perdurent de cette époque. Nous commençons
d'abord par nous stationner près d'une caserne militaire (qui
ressemble à un château de La Belle au bois Dormant). Corentin
demande aux habitants si on ne les dérange pas et si c'est sûre. On
est aussitôt invité à discuter chez eux. Alexis est professeur
d'anglais. Le soir, il nous indique un endroit où manger avec les
enfants. Il y a des jeux qui les aident à patienter jusqu'au plat.
Le lendemain,
visite de la casa de la Monedad (l'hôtel des monnaies). Mais comme
c'est une visite guidée de près de 2h, j'irai seule avec Timéo,
très attentif. Il est impressionné par les énormes engrenages qui
servaient à fabriquer les pièces. Puis déjeuner chez nos nouveaux
amis. Des gens très chaleureux, un repas excellent, nous sommes
comblés. Promis de retour en France nous n'oublierons pas de vous
envoyer le drapeau français pour compléter la collection du salon.
Timéo sort très vite de table pour aller jouer avec Juan. Nous ne
le reverrons qu'au moment de partir refaire un tour dans ce centre
qui nous plaît tant. Puis c'est l'heure de se quitter. Quelques
échanges de cadeaux entre Juan et Timéo et on repart.
Nous dormirons à Betanzos, sur la magnifique route de Sucre que nous atteindrons le lendemain. Lors de notre arrêt déjeuner un camping car s'arrête à côté de nous et nous faisons la connaissance de Catherine avec qui nous allons passer quelques journées très agréables sur Sucre.
Avec La Paz et
pour des raisons différentes, Sucre est la plus belle ville de
Bolivie. Notre arrivée ne se fera pas dans la discrétion. Nous
avons un bivouac exceptionnel, en plein centre ville, au calme (sauf
les chiens qu'on entend partout en Amérique du Sud), dans un jardin
très bien entretenu avec le même confort qu'un camping, le monde en
moins. L'inconvénient c'est que ce n'est pas un camping et donc pas
prévu, au départ, pour les camping cars. L'entrée se fait par un
portail aux mêmes dimensions que Ratatouille (à quelques cm près).
Il faut donc viser juste du premier coup. Mais des voitures sont
garées de part et d'autres du trottoir nous limitant l'accès à
l'entrée et des travaux ont lieux juste à côté. Les marges de
manœuvres sont donc très réduites. Les propriétaires tentent
d'indiquer à Corentin comment entrer, le « chef » du
chantier arrête tout pour donner son point de vue, et moi j'essaie
également d'aider. Bref, avec quatre indications différentes
Corentin ne sait que faire et fait uniquement chauffer le moteur. On
mettra près d'une demi heure pour entrer dans ce petit coin bien
sympathique. Et le lendemain, Catherine nous rejoint. Nous allons
passer d'excellentes soirées en sa compagnie à déguster tous les
apéritifs locaux. Nous serons juste interrompus par les pleurs de
Timéo : il vient de voir le dernier épisode des mystérieuses
citées d'or, et ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de suite.
Mais Sucre ne se
résume pas à un jardin même si on y était très bien. Le centre
colonial nous plaît beaucoup. Malgré les rues en pente, nous ne
nous lassons pas de marcher. Nous en profitons pour faire le plein de
chocolat, délicieux et à des prix boliviens.
Les
enfants
étant
dans
une
phase
dinosaures,
nous
faisons
donc
une
halte
au
parc
du
Crétacé.
Des
centaines
d'empreintes
de
dinosaures
ont
été
retrouvées
dans
une
paroi
rocheuse
à
côté
d'une
usine.
On
ne
peut
plus
les
approcher
mais
les
observer
depuis
un
observatoire
avec
des
jumelles.
Les
enfants
préfèrent
les
reproductions
grandeur
nature
des
animaux.
Nous
on
a
un
peu
l'impression
d'être
chez
Disney,
en
moins
bien.
Le dimanche c'est jour de marché à Tarabuco, à 1h30 de Sucre. On comptait y aller en camping car. Finalement, on prend un bus. On pensait que se serait plus reposant. Les enfants sont réveillés pour être à l'heure à l'arrêt et on vivra un calvaire sur place.Timéo ne veut rien voir. Léonis , à qui il manque un peu de sommeil se met à hurler sur la place du marché. Puis s'endort dans mes bras au moment de manger. Heureusement que Catherine venue avec nous, reste calme. On finira par acheter ce qu'on voulait de retour à Sucre !
Et
comme
on
se
plaît,
on
reste
une
cinquième
journée.
On
passe
le
matin
dans
le
parc
Bolivar
à
contempler
une
petite
tour
Eiffel.
Puis,
le
musée du textile et des arts indigènes avec ses tissages des
cultures Jalq'a et Tarabuco est vraiment impressionnant. Nous voyons
une tisseuse à l’œuvre, et nous imaginons mieux les centaines
d'heures passées sur chaque ouvrage.