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samedi 13 avril 2013

Argentine : Salta en famille du 13 février au 14 mars

Nous voici sur Salta et ce 6 jours avant l'arrivée de mamie Chantal et Kévin. Nous avons donc tout le temps de remettre Ratatouille à neuf. On profite du camping pour le grand nettoyage et de la ville pour sa multitude de garages en tout genre. Ford fait une inspection générale du véhicule. Les suspensions sont remplacées, les pneus vérifiés, le filtre acheté. Et les courses sont faites. On est prêt et le 18 l'avion atterrit sous la pluie.
 
Nous commençons par une visite de Salta. Nous démarrons par la place centrale et vue l'heure tardive partons déjeuner. Le déjeuner « typique » dans le marché couvert inquiète un peu mamie (très bruyant, hygiène et service différents de la France). Aller en Argentine sans goûter de la viande rouge, des empanadas et des milanesas est impossible. En guise de légumes : des frites ! Et en boisson : un litre de coca. Kévin est encore endormi mais apprécie. Mamie cherche les tomates. Ensuite, du culturel avec le musée MAM. Il raconte une expédition qui a permis d'exhumer des momies sur le volcan Llullaillaco à 6 739 m. Léonis court partout. Mais Timéo est attentif aux explications. Il regarde attentivement les objets traditionnels et les jouets qui se trouvaient dans les tombes. Par contre, la vue des momies ne le laisse pas indifférent (ce sont des enfants). Nous sortons alors rapidement. Tout le monde est fatigué. Nous rentrons au camping.

Et le 20, le voyage reprend. Nous repartons vers le sud. Le ciel est gris. Nous passons par la Cuesta del Obispo. Premier col pour les charentais : 3348m. La route monte mais avec les nuages nous ne verrons rien. Puis un plateau, le soleil apparaît enfin. La végétation change complètement : des cactus à perte de vue. Le soir, nous arrivons à Cachi, charmant village construit par les indiens Quechua. Le camping est impeccable (rare en Argentine). Et le village nous plaît beaucoup.


Petite incursion à Seclantas, ville de tisserands. Les artisans mettent 2 semaines pour fabriquer une étole qui coûte dans les 300 pesos, soit environ 45 euros ! On n'essaient même pas de marchander... Le soir, pleine nature. Il faut bien qu'ils découvrent notre vie de nomades. On en profite pour faire un asado, autre spécialité argentine. Kévin adore.

 

On traverse Angastaco, dernière ville de la vallée calchaquies. Et comme Cafayate accueille la Serenata (grosse fête musicale) on va dormir dans la quebrada de Las Conchas avant la visite.


 Nous avions bien aimé cette petite ville lors de notre premier passage. Elle est nettement plus animée aujourd'hui. Nous nous retrouvons dans un charmant restaurant qui fait un cabrito al horno succulent. Et nous déambulons dans les rues avec les musiques locales en fond sonore. Timéo et Léonis dansent sous les regards amusés des passants. Cafayate étant réputé pour ses vins, nous faisons un petit tour à la Bodega Nanni qui propose des vins bios d'altitude. Et nous ne nous contentons pas de la visite. Nous repartons les bras chargés de caisses de vin. Mais, c'est ça aussi l'Argentine.


Nous reprenons la route de la Quebrada de Las Conchas. Le site est spectaculaire avec ses montagnes ocres et rouges sculptées par le vent et l'eau.








Retour à Salta. Un petit tour au mercado artisanal. Un retour en France sans souvenir est impossible pour Kévin. Puis, pendant que Corentin va au garage faire monter le nouveau filtre gasoil nous visitons : téléphérique et arrivée au cerro San Bernardo. La promenade est agréable. Nous redescendons à pieds sous les arbres. Seul hic, Léonis s'est endormi dans mes bras. Les 1 070 marches paraissent longues à la fin.

Une petite pause et nous repartons vers le Nord. Nous empruntons la ruta de la Cornisa. Ratatouille a l'impression de rouler sur une piste cyclable tellement la route est étroite. Mais les paysages de forêt tropicale sont plus qu'appréciables dans cette région plutôt désertique. Je prends des photos et laisse tomber une tong de Corentin. Adieu souvenir du Brésil !Premier arrêt à Yala, après la grosse ville de Jujuy. On cherche désespérément un camping. On finit par laisser mamie, Kévin et Timéo dans des cabanas. Nous on dormira en bord de route. Finalement, nuit super tranquille pour nous et grosse fête dans le camping. On récupère deux voyageurs très fatigués (Timéo, lui a bien dormi).

Et on file à Tilcara, dans la quebrada de Humahuaca . On admire au passage la spectaculaire colline Paleta del Pintor de Maimara. La ville est touristique mais bien agréable. Nous visitons le musée archéologique puis partons jusqu'à la Pucara, lieu de fortification précolombienne. Le site domine la ville. La vue est superbe. Le soir hôtel très confortable pour nos invités et pour Timéo.
 



Le lendemain, on apprend qu'ils ont eu un petit déjeuner gargantuesque.Tout le monde est en forme pour poursuivre dans la quebrada. Après la visite de la belle petite église de Uquia, on déjeune à Humahuaca . Les guides adorent, nous on n'a pas vraiment aimé. Trop touristique à notre goût, et assez kitsch.




On part alors dormir sur Abra Pampa, ville poussiéreuse mais réellement indienne. On dîne à l'hôtel et le groupe se divise à nouveau entre ceux qui dorment à l'hôtel et ceux qui dorment dans le camping car. L'acclimatation à l'altitude semble faite pour partir à la Laguna de los Pozuelos, un lac à près de 4000m d'altitude. Sur la piste, des vigognes, des lamas et des flamants. Arrivés au début de la piste, on passe une flaque de boue, on en contourne une autre mais la troisième est infranchissable. On ne verra donc pas la lagune mais on fait tout de même un belle balade entre les vigognes. Un petit bivouac dans la nature avec asado et la déception de tous s'en va.

 
Au réveil, mamie Chantal est très blanche : mal des montagnes. On revoit alors notre parcours à la baisse. On va devoir éviter l'altitude. On roule alors jusqu'à Purmamarca qui n'est plus qu'à 2200m. On envoie alors mamie à l'hôtel (grand luxe) et elle retrouve enfin des couleurs. Puis nous partons chercher notre bivouac dans le cerro de los Siete Colores. Le GPS ne nous indique pas la meilleure piste pour y arriver et on finit sur un chemin inaccessible même aux 4x4. Ce qui devait arriver, arriva : on crève ! On redescend tant bien que mal près de l'hôtel. Et pour oublier tout ça, petit restaurant avec musique folklorique. La nourriture y est très bonne mais, ce soir pas de musique !
Au lieu d'un bivouac dans la montagne, nous sommes près de la route, bercés par le ronronnement des camions. Au réveil, Corentin démonte la roue et s'aperçoit que la roue de secours est aussi à plat. Comme la roue originelle est plus gonflée que la roue de secours, il la remet ! A l'heure du déjeuner on en est au même point. La gomeria est à Tilcara (une vingtaine de kilomètres). On n'a pas le choix, on y va. Mamie, Kévin et Timéo restent pour se balader autour de Purmamarca pendant que nous nous dirigeons vers notre sauveur. Finalement, la réparation se fait très vite et nous nous retrouvons à nouveau tous au complet. Mamie se propose alors de garder les enfants et nous en profitons pour essayer un nouveau restaurant du village. Humitas, tamales et viande de lama, excellent le tout cuisiné de façon gastronomique et servi à la Française. Seuls les serveurs qui se réunissent entre deux plats pour regarder le mach de foot nous rappellent que nous somme en Argentine.
 
Kévin veut en voir plus.Nous laissons donc mamie et nous partons vers les Salinas Grandes. La route grimpe dure puisque de 2200m nous franchissons un col à 4170m pour redescendre à 3550m. Et soudain, apparaît devant nous, tel un mirage, un désert de sel. Protection maximale tellement la lumière est forte. Les ouvriers travaillent couverts de la tête aux pieds et encagoulés. Les enfants courent entre les bassins et on les suit tant bien mal (souffle court avec l'altitude). On admire le restaurant tout en sel et on retrouve Mamie dans son hôtel tout en luxe.


 
Et il faut envisager le retour. Nous roulons jusqu'à Salta. Le camping n'est pas loin de l'aéroport. Nous profitons pour remplir la valise de mamie avec des souvenirs qu'on souhaite ramener en France. En effet, Ratatouille est vendu. Il effectuera son quatrième tour d'Amérique du Sud à partir de Juin 2013. Et comme, nous ne voulons pas rentrer avant juillet nous continuerons un petit mois en sac à dos. Et nos épaules étant moins puissantes que le camping car, il faut se délester avant du surplus.
Les adieux sont toujours difficiles. Timéo a les larmes aux yeux. Et une fois l'aéroport quitté le plus dur commence pour nous. Corentin pense qu'on a peut être une fuite au niveau de l'embrayage. Retour au garage pour vérifier. Pas de fuite. C'est donc plus embêtant. On doit revenir le lendemain pour la réparation car notre embrayage ne se trouve pas en Argentine. Beaucoup d'attente sous la chaleur, car le lendemain le garagiste est indisposé puis un problème de faux contact empêche le camping car de redémarrer. Mais tout fini par rentrer dans l'ordre. Nous en profitons pour passer nos soirées avec une famille française qui en est à son deuxième séjour en Amérique du Sud et qui compte rejoindre l'Amérique du Nord. Et Léonis passe son temps à se sauver dans le camping.
Enfin, nous quittons Salta. Nous décidons de prendre le chemin du train des nuages. Pendant le trajet nous apercevons les structures ferroviaires assez gigantesques. Nous arrivons à Santa Rosa de Tastil dans l'après midi. Là, nous visitons un village précolombien puis nous passons la nuit devant une charmante petite église rose.

Passage à San Antonio de Los Cobres. Et nous arrivons au célèbre viaducto de Polvorilla, à 4200m d'altitude. Le train fait ensuite demi tour pour Salta. Nous nous poursuivons vers le Nord Ouest pour passer au Chili. Au viaduc, nous cherchons la route 40. Elle est plus qu 'en mauvais état. Dans la boutique ouverte, on m'assure que la route est praticable mais il faut rouler doucement. Un cauchemar. La pire piste que nous ayons faite jusqu'à présent : nids de poule et ripio on est habitué. Mais les guets sont importants après la saison des pluies et très nombreux. A plusieurs reprises, on se demande si on va passer. On arrive épuisé à Susques. Et on va se poser dans l'auberge du coin pour prendre l'apéritif et décompresser un peu sous le regard moqueur des Lamas.

La fin de la route est impeccable jusqu'au Paso de Jama.
Adios Argentina...