Notre premier contact avec l'Argentine ne s'est pas vraiment passé
comme on aurait pu l'imaginer : ciel gris après la frontière ;
courses avec Léonis qui criait « à moi » et qui
essayait de remplir le chariot avec tout ce qu'il pouvait attraper.
Puis, n'ayant pas trouvé d'endroit « tranquilo » à la
nuit tombée (18h, c'est l'hiver), on s'est rabattu sur la première
station essence sur notre route. Après avoir fait le plein un
charmant pompiste nous a orienté vers le parking en précisant que
là-bas c'est gratuit mais pas « tranquilo » et que là
(3 mètres à côté), c'est « tranquilo » mais c'est 30
pesos ; à payer directement à Monsieur, bien sûr. Va pour les
6 euros pour l'emplacement grand luxe coincé entre l'arrière
boutique et une remorque ; on fera mieux la prochaine fois. Pour
nous féliciter de cette belle négociation, une pluie torrentielle
s'est abattue sur nous toute la nuit. Imaginez le bruit dans une
voiture, dans un camping car c'est pareil, sauf qu'il faut y dormir.
Le seul avantage, on n'a pas entendu le bruit des camions autour de
nous qui démarrent généralement vers 5 heures . Mais Max nous
avait prévenu : « bivouac de nuit, bivouac pourri ».
Le lendemain, la pluie nous a poursuivis jusqu'à notre arrivée à
San Ignacio Mini. On a pu visiter les missions jésuites sans les
parapluies (qu'on n'a pas emmenés d'ailleurs). Les enfants ont pu
courir entre les ruines, jouer à cache cache. Et nous avons même
réussi à lire les panneaux (certains étaient traduits en
français). La province d'Argentine que nous parcourons s'appelle
« Les Missiones », elle doit son nom aux nombreuses
missions jésuites qui s'y sont établi au XVII siècles. Le peuple
Guarani a construit des « reducciones » sous la direction
des jésuites qui étaient de véritables petites cités. Aujourd'hui
il ne reste de celles-ci que des ruines dont celles de San Ignacio.
Départ pour Loreto, autre mission jésuite, près de San Ignacio. Là, une guide charmante a tenté de nous raconter les missions. Malgré Timéo qui chantait et Léonis qui se sauvait elle a gardé le sourire toute la visite. Il ne reste quasiment rien des bâtiments mais le cadre est vraiment agréable.
Dernier arrêt avant le Paraguay, Posadas, ville frontière. On gare
le camping car le long de leur promenade. Les enfants ont repéré
les jeux. Je commence à discuter avec un monsieur dont le fils joue
avec Timéo. Il nous offre des churros. Puis nous propose un endroit
tranquilo pour la nuit. Il nous parle de la base nautique et
finalement on se retrouve dans un centre de l'armée avec gardes à
l'entrée et chiens qui surveillent. Du coup, on n'ose même pas
sortir du camping car. Le lendemain, Pololo partage notre café et
nous propose de nous emmener au garage l'après midi.Corentin lui
avait simplement demandé s'il avait une adresse à nous conseiller.
On visite donc le centre ville (tous les 4) puis on le retrouve pour
la mécanique. Il a fallu occuper les enfants 4 heures. Mais Dora
nous a bien aidée (pour les non initiés c'est un dessin animé
absolument inintéressant mais que tous les enfants adorent). Pour
les passionnés de mécanique automobile, il s’agissait d'ajouter
un filtre à gasoil supplémentaire pour protéger le moteur contre
les diesels locaux. Pololo est resté jusqu'au bout pour vérifier
que tout se passait bien. Dernière nuit en Argentine, toujours aussi
bien surveillés mais sur un site proche de la frontière avant de
tenter les missions côté Paraguay. Les différents argentins
rencontrés ont tenté de nous dissuader d'aller au Paraguay. Trop
dangereux d'après eux : « ils ont des armes à feu
là-bas ! ». Mais on a tenu bon...(et on a eu raison).
Et pour plus de détail la parole est à Timéo.