La
traversée
Est
Ouest
de la Patagonie depuis le Parque Monte Leon jusque El Calafate par la
piste (la ruta 9 pour les connaisseurs) se
fait
sans
encombre.
On
frôle
même
les
60km/h
une
bonne
partie
du trajet.
On
longe
le
rio
Santa
Cruz
et
on
n'aura
jamais
vu
autant
de
guanacos,
de
nandous
et
de
lapins
que
sur
cette
route.
Avec
en
final
les
Andes
qui
se
profilent
à
l'horizon.
Le
soir,
on
arrive
cependant
fatigués
sur
El
Calafate.
Bivouac tranquille en bordure de ville avant le plein de, comme
d'habitude et dans n'importe quel ordre, courses-essence-eau. La
ville n'est pas désagréable mais très touristique et tout est
relativement plus cher que côté Atlantique.
On croise les
Hédonistes qui filent vers le Perito Moreno tandis qu'on décide de
passer une soirée plus sympathique au bord du lago Roca, plutôt
qu'en périphérie de la ville. On est tellement bien qu'on reste un
peu. On tombe sur trois familles francophones en train de se partager
un saumon cuit au feu de bois et pêché le matin même dans le lac.
Ils nous invitent. Un régal, avant la pizza qu'on avait préparée.
Ils repartent le lendemain, dommage. Timéo venait de se refaire des
copains. Petites ballades pour admirer les montagnes et le glacier
mais le vent se lève rapidement et on rentre transis de froid.
Chocolat chaud (rien de tel par grand froid) et on admire la vue
depuis la fenêtre. Oh, un renard ! Et puis c'est la préparation
du camping car pour Noël: dessins, décorations du sapin, la
totale.
On va quand même aller voir Le Glacier de plus prêt : le Perito Moreno. Vu la quantité de photos que nous avons prise (cf :onglet toutes les photos) , vous vous doutez qu'on a aimé. Le glacier s'observe depuis une passerelle. On le découvre petit à petit. Et surtout, il craque. D'énormes blocs de glace tombent régulièrement dans l'eau dans un bruit fracassant.
On en veut plus. Alors on décide de faire une croisière parmi les glaciers (notre cadeau de Noël un peu avant l'heure). On tombe sur un couple de français également en partance pour la croisière. En les voyant , Léonis dira simplement « oh, le Père Noël ».Et oui, quelques jours avant Noël les enfants prennent tous les barbus pour le Père Noël. Il rectifiera lui même, il n'est que son petit fils. Timéo passera la journée avec la petite Céleste rencontrée à bord et qui fait elle aussi un grand voyage : un tour d'Argentine juste en voiture avec son papa, sa maman et son petit frère de quelques mois seulement. Ils se comprennent donc tout de suite et les embrassades seront longues au moment du retour. En attendant, nous profitons d'une journée de rêve à bord. Il y a peu de monde. Les enfants peuvent donc courir à l'intérieur sans exaspérer tous les voyageurs. Et on profite du paysage : brazo norte, canal Los Tempanos, glaciar Spegazzini... Voyez vous même.
On retourne dormir
à El Calafate (Encore besoin d'internet pour télécharger les 3h
d'histoires que le Père Noël nous a envoyé depuis la fnac). Nuit
affreuse où des jeunes se relaient à côté du camping car toute la
nuit avec la musique à fond. Vite, on s'en va.
Nouvelle
destination, El Chalten avec en toile de fond, le Fitz Roy et le
Cerro Torre ; soit disant le rêve de tout alpiniste chevronné.
Comme c'est loin d'être notre cas, on se contentera des randonnées
près des gardes forestiers. Les enfants marcheront quand même 1h le
premier soir et 2h30 le lendemain avec pique nique en haut du mirador
(les chips, ça aide à avancer). Et belle récompense, un puis deux
condors lors de la descente. Il faut les jumelles pour s'en assurer
mais même sans, leur envergure impressionne. Nous croisons également
un couple de franco chilien, un fils et sa maman de 70 ans. Ils font
un tour du sud de la cordillère en sac à dos.
On reste dans le
secteur d'El Chalten mais il y a un peu trop de kilomètres pour
envisager le Lago del Desierto à pieds. Donc Ratatouille va nous y
conduire. A l'aller on fait un arrêt pique nique près d'une
cascade, el chorillo del salto. On croise à nouveau un condor puis
des perroquets (on les croyait restreints aux zones très chaudes).
La route jusqu'au lac est encore une fois très belle : vue sur
le glacier Huemul pratiquement tout le trajet aller, avec en prime
des lacs, des cascades, des forêts, enfin tout pour nous plaire. A
l'arrivée, un lac au pied du glacier. Les enfants sont peu motivés
pour marcher mais on arrive à leur faire faire un petit tour du lac
en s'enfonçant dans les bois avec des pauses pour jeter un maximum
de bâtons dans l'eau. Et le lendemain on tente l'autre côté. La
passerelle est un bon début mais ils s'arrêtent vite (surtout
Timéo). Alors, on rentre sur El Chalten. Ce qu'on a oublié de leur
dire c'est qu 'on compte s'arrêter en chemin pour longer le Rio
Blanco à pieds. La ballade commence bien. On chante des chants de
Noël pour se mettre en forme. Soudain, les premiers flocons tombent.
On est pourtant le 20 décembre, veille de l'été. Le retour se fera
rapidement. Timéo est super content : s'il neige, le Père Noël
va obligatoirement passer.
On quitte El Chalten un peu à regret. Mais on a prévu d'être au Parque Perito Moreno pour Noël et il y a un peu de route. On repart donc sur la Ruta 40 après un dernier regard sur le glacier Viedma et le Fitz Roy. Deux auto stoppeuses ; on s'arrête. Ce sont deux australiennes qui remontent la ruta 40 et vont l'une aux Etats Unis et l'autre au Canada. Cinq minutes plus tard, une troisième auto stoppeuse. On a encore de la place, alors on s'arrête à nouveau. Une russe qui, elle aussi remonte la ruta 40. On est impressionnés par ces jeunes filles. Timéo tente de les épater en faisant des grimaces. Nous allons au lago Cardiel. Dans un premier temps, nous pensons simplement les avancer un peu. Mais l'état de la route est détestable ; elle est donc très peu fréquentée. On ne s'imagine pas une seconde les laisser en bord de route en soirée. Et bien, nous dormirons donc à 7 dans le camping car ce soir. Léonis laissera son lit à Sofya, trop content de dormir entre papa et maman et Helen et Isabel se partageront la banquette. Depuis quelques nuits, il faisait froid la nuit. L'avantage du nombre, on se tient chaud.
On se lève très tard et on part pour la dernière « ville » digne de ce nom avant notre bivouac de Noël. Nous laissons les filles à Gobernador Gregores en espérant qu 'elles trouveront facilement à poursuivre leur route. Entre le plein d'essence, d'eau, les courses (ici les magasins ferment de 13h à 17h) le gaz, on n'a plus qu'à passer la nuit sur place. Il y a un camping gratuit. En fait les sanitaires sont HS ce qui explique la gratuité je suppose.
Et
le
23
décembre,
nous
voici
en
partance
pour
le
Parque
Perito
Moreno.
Qui
croise - t
on
à
la
sortie
de
la
ville ?
Helen
et
Isabel.
Vu
la
taille
de
la
ville,
on
se
demande
comment
on
a
fait
pour
ne
pas
se
retrouver
hier.
Finalement,
elles
vont
prendre
un
bus,
plus
simple
car
il
y
a
vraiment
peu
de
passage.
Nous
repartons
donc
sur
une
magnifique
piste
de
ripio,
la
ruta
40
suivie
d'une
piste
encore
plus
abîmée
en
direction
du
parc.
Et
après
avoir
joué
les
Stephan
Loeb
avec
succès
sur
une
grande
plaque
de
boue
sous
le
regard
inquiet
du
4X4
qui
nous
devançait
(inquiet
de
devoir
nous
remorquer)
nous
voici
prêts
à
affronter
les
fêtes
de
Noël.
Même l’extérieur du Camping-car a été redécoré couleur
chocolat pour l'occasion. Pour être sûres de ne pas être dérangés
par la fête argentine, nous voilà planqués, loin de toute
civilisation. La
ville
la
plus
proche
est
à
plus
de
200Kms !
On
est
seuls
dans
ce
parc
immense
(sauf
les
Guardaparques
et
un
couple
de
suisse-Allemand
mais
çà
compte
pas).
On
arrive
quand
même
à
faire
sortir
les
enfants,
un
peu
excités.
Une
bonne
randonnée,
rien
de
tel
pour
attendre
le
Père
Noël.
Et
le
soir,
dessins
animés
« spécial
Noël »
devant
un
repas
de
réveillon :
toasts
de
toutes
sortes,
saucisson,
saucisses
cocktail,
bref
un
apéritif
géant.
Les
enfants
adorent,
nous
on
se
sent
un
peu
lourds.
Et
au
dessert,
énorme
gâteau
au
chocolat
(sans
four!).
Malgré
l'excitation,
les
enfants
s'endorment
comme
des
souches
sitôt
couchés.
Et
le
Père
Noël
réussit
à
trouver
le
camping
car !
Le 25, vous imaginez bien qu'on n'a pas réussi à partir en rando le matin. Petit déjeuner très tard après le long déballage des cadeaux. Il a fallu monter les jeux, lire les livres, jouer aux jeux de société. On a quand même réussi à sortir du camping car dans l'après midi. Belle ballade le long du lago Belgrano. Et nuit près de la laguna del Mie. Il y a un observatoire pour oiseaux, alors Léonis sort les jumelles.
Le 25, vous imaginez bien qu'on n'a pas réussi à partir en rando le matin. Petit déjeuner très tard après le long déballage des cadeaux. Il a fallu monter les jeux, lire les livres, jouer aux jeux de société. On a quand même réussi à sortir du camping car dans l'après midi. Belle ballade le long du lago Belgrano. Et nuit près de la laguna del Mie. Il y a un observatoire pour oiseaux, alors Léonis sort les jumelles.
En quittant le parc, la boue a séché. Il n'y aura donc pas de nouveaux dérapages. Nous reprenons la Ruta 40. La route est asphaltée sur cette portion. Mais c'est toujours aussi désertique autour. Nous nous arrêtons à Bajo Caracoles pour le plein d'essence (rien d'autre à y faire). C'est l'une des stations les plus mythiques de la Ruta 40. Perdu dans le désert patagonien le petit village ne semble exister que pour fournir de l'essence aux touristes égarés.
Puis
un
détour
pour
la
Cueva
de
los
manos,
une
grotte
qui
fut
colonisée
par
les
hommes
il
y
a
plus
de
10
000
ans.
Sur
les
parois
rocheuses,
on
peut
voir
des
milliers
de
motifs
peints.
Certains
ont
près
de
10
000
ans.
Impressionnant !
Tout
aussi
impressionnant,
le
site
de
la
grotte,
sur
les
hauteurs
du
canyon
du
rio
Pinturas
de
toute
beauté.
Les
peintures
de
la
grotte
représentent
en
majorité
des
mains,
peintes
en
négatif
(pochoir),
mais
également
des
guanacos,
des
scènes
de
chasse
au
guanaco,
des
lézards,
des
astres...
On
est
conquis.
On
est
obligés
de
sortir
la
peinture
après
la
visite.
Timéo
veut
peindre
des
mains.
On
décide
d'aller
se
poser
près
des
lago
Posadas
et
Pueyrredon
avant
de
passer
au
Chili.
Les
Manohé
avaient
indiqué
un
magnifique
endroit
sur
l’isthme
entre
les
deux
lacs.
La
route
pour
y
arriver
est
longue,
tortueuse,
poussiéreuse
mais
splendide.
L'arrivée
ne
nous
fait
pas
regretter
ce
nouveau
détour.
On
décide
d'y
passer
deux
jours
tellement
l'endroit
nous
plaît.
D'un
côté
un
lac
turquoise,
de
l'autre,
un
bleu
marine.
On
est
entre
les
deux.
Les
enfants
se
baignent.
Tout
pour
nous
plaire.
Le
lendemain,
le
vent
se
lève.
On
reste
confiant :
ça
ne
va
pas
durer.
Mais
au
fur
et
à
mesure
que
la
journée
avance,
ça
empire.
On
a
du
mal
à
sortir :
les
enfants
vont
s'envoler.
Et
le
soir,
des
« pêcheurs »
arrivent.
On
ne
se
méfie
pas
une
seconde.
Nous
passerons
la
pire
nuit
depuis
le
début
de
ce
voyage :
le
vent
est
d'une
violence
extrême
et
malgré
l'abri
sous
les
arbres
nous
le
ressentons
fortement.
Mais
surtout,
ceux
que
nous
avions
pris
pour
d'inoffensifs
gauchos veillant à ne pas effrayer les poissons se
révélèrent
être
des
pêcheurs
à
la
criée.
A
la
nuit
tombée,
ils
commencèrent
à
s'exciter
et
régulièrement,
jusqu'à
6h
du
matin
nous
pûmes
entendre
des
« YIIIIHHHAH »
qui
nous
firent
sursauter
toute
la
nuit
ponctués
de
pétards
tout
aussi
rassurants.
Et quand le jour à commencé à poindre une belle mais forte musique
a pris le relais. Et
le
matin,
on
a
fui au
Chili.
La
piste
était
encore
longue
et
bien
abîmée
et
donc
difficile
après
une
nuit
blanche.
La beauté des paysages désertiques de roches colorées (rouges,
jaunes, vertes et bleues) jusqu'à
la
frontière
au
Paso
Roballo
nous aidera à tenir. La
faune
n'est
pas
en
reste :
toujours
des
guanacos,
des
flamants
roses....
et
tout
en
haut
une
belle
ferme,
ah
non
c'est
la
douane.
Léonis
insistera
tout
de
même
devant
le
fermier/gendarme,
qui
griffonne
nos
numéros
de
passeports
et
l'immatriculation
du
véhicule
sur
un
bout
de
papier,
pour
sans
doute
les
communiquer
plus
tard
par
téléphone
à
un
centre
équipé
en
informatique,
« On
est
dans
une
ferme ».
Ouf,
Léonis
ne
parle
pas
espagnol,
on
est
prêt
à
passer
le
1er
de
l'an
au
Chili.