Au
Chili,
on
nous
a
bien
prévenu,
les
douaniers
ne
rigolent
pas.
Pas
de
corruption
mais
ils
ne
laissent
rien
passer.
Alors
on
arrive à la
frontière
sans
aucun
produit
frais.
Et,
aucun
contrôle !
Décidément c'est une conspiration, on est contrôlé que quand on
n'est pas préparé. Du
poste
frontière
à
la
carretera
austral,
la
piste
est
encore
longue.
La faune nous occupe : guanacos, renards, flamants roses. Et
nous
nous
arrêtons
en
bord
de
route.
Vu
le
nombre
de
passages
nous
ne
sommes
pas
inquiets
par
les
voitures.
Par
contre,
les
guanacos
qui
paissaient
tranquillement
se
rapprochent
du
camping
car.
A notre
grande
surprise,
ils
ne
sont
pas
aussi
farouches
qu'en
Argentine.
Nous
sommes
dans
le
valle
Chacabuco.
C'est
un
futur
parc
national
et
qui
abrite
une
faune
et
une
flore
exceptionnelle.
On
se
dit
que
bientôt,
le
camping
libre
y sera
interdit
alors
on
a
beaucoup
de
chance.
Et
nous
voici
sur
LA Carretera
austral.
Cette route, officiellement national 7 est avec la Ruta 40 côté
argentin, la piste la plus mythique du cône sud de l'Amérique. Sur
environ 1000 km elle relie une grande partie de la Patagonie
Chilienne et est coupée au Nord comme au Sud par des bras de mer.
Pour poursuivre il faut prendre le bateaux ou passer par L'argentine.
Produit de la mégalomanie de Pinochet la route, sans doute peu
efficace d'un point de vue logistique est par contre une magnifique
« randonnée » de plusieurs jours à effectuer en voiture
ou à vélo (pour les très courageux). Nous en parcourrons la quasi
totalité. La
route
n'est
pas
plus
large
que
la
piste
empruntée
avant
pour
le
passage
de
frontière.
Avec
peut
être
même
un
peu
plus
de
ripio
et
de
nids
de
poule.
Et
surtout
un
paysage
époustouflant.
Nous surplombons les eaux turquoises et tumultueuses du rio Baker.
Des fleurs en haie d'honneur : roses, lupins, ajoncs... Nous
descendons sur
Cochrane
en
espérant
faire
le
plein
de
tout.
Pas
d'eau
à
la
station
essence.
Pas
de
viande
dans
les
supermercados
du
coin
et
des
fruits
et
légumes
qui
ont
du
profiter
un
peu
trop
longtemps
de
la
Carretera.
Mais
du
pain
et
des
empanadas
(chaussons
à
la
viande)
fabuleux.
La
ville
n'ayant
que
peu
d'intérêt
on
poursuit
et
on
préfère
s'arrêter
en
pleine
nature
entre
Cochrane
et
Caleta
Tortel.
On
est
encore
en
bord
de
route,
mais
pas
un
bruit !
On
verra
peut
être
3
ou
4
voitures
passer
dans
la
soirée,
toutes
avec
un
chargement
de
bois.
Et
le
bus.
Un
chemin
de
rando
en
face
de
notre
arrêt.
Et
sur
le
chemin,
des
fraises
des
bois.
C'est
la
fête !
Le 31 décembre nous arrivons donc sur Caleta Tortel quasiment au bout de la carretera austral. Il fait un temps magnifique (28°C). Le village est extraordinaire. Toutes les maisons sont construites sur pilotis. Aucune voiture. Le camping car est stationné sur le parking à l'entrée du village auquel on accède via des passerelles et des escaliers en bois. Pour les enfants c'est un jeu de courir sur les passerelles, pour aller jusqu'à la plage. Léonis est tellement content qu'il se roule dans le sable. Notre hiver a été court (une dizaine de jours). Le sable chaud avec les glaciers en arrière plan et les fjords en face c'est nettement plus agréable. Comme notre inspiration est quelque peu limitée pour Le Repas du réveillon (frigo quasi vide), nous finissons dans le seul restaurant ouvert ce soir. Au menu, saumon et petits légumes. La vue est superbe sur la baie. En rentrant, champagne. On avoue, on n'a pas attendu minuit. Et une fois les enfants couchés, cinéma sur écran 16 pouces. Et BONNE ANNEE 2013 ! On entendra un rire et deux coups de pétards vers minuit. C'est vraiment le bout du monde !
Le
1er
le village est endormi. Nous on part en expédition : vue sur le
Campo de Hielo Norte. Finalement, le soleil aura raison de nous. On
rentrera déjeuner au frais dans le camping car.
Retour sur la
carretera austral. Maintenant, direction plein Nord ! Il faut
d'abord repasser par Cochrane. La route est tout aussi belle dans
l'autre sens. Nous faisons encore un arrêt route, au bord du rio
Baker. Les enfants patouillent pendant que Corentin remplit le
réservoir d'eau en puisant directement dans la rivière réputée
potable (on ajoutera un peu de chimie pour plus de sécurité). Les
chevaux les regardent.
Nous passons à
Puerto Bertrand. Le village, au bord du lago du même nom fait son
effet. Mais la route nous semble un peu trop étroite pour que nous
nous garions. Nous passerons la nuit juste au dessus. Chouette,
encore des fraises des bois.
Nouvel arrêt
Puerto Rio Tranquilo, sur la rive du Lago General Carrera. Nous
décidons d'aller visiter la chapelle de marbre, au milieu du lac.
Léonis saute de joie : il va mettre un gilet de sauvetage (pour
plus de sécurité comme dirait son héroïne exploratrice). Le lac
est soit disant très calme ce jour là. On est quand même bien
secoués. Avant de voir le rocher appelé cathédrale, on emprunte un
tunnel avec le bateau. Effet pirate garanti pour Timéo qui récite
Peter Pan en boucle.
Sur la route
australe, on croise beaucoup d'auto stoppeurs. On n'ose pas toujours
les prendre car on roule très doucement par rapport aux locaux
(entre 20 et 50 km/h) et on s'arrête souvent au milieu de nulle
part. Là, une dizaine de jeunes attend. On en prend quatre :
trois israéliens (ils sont très nombreux à visiter l'Amérique du
sud après le service militaire) et un allemand (plus rare). Aussitôt
embarqués, la file des auto-stoppeurs se reforme derrière eux.
Timéo leur sort son grand jeux de grimaces et de blagues habituelles
et on les dépose à Villa Cerro Castillo dont on ressort aussitôt
pour notre bivouac nature (en fait sur un terrassement pour un futur
musée).
Et nous voici à
Coyhaique, capitale de la province d'Aisen. La ville n'est pas
particulièrement attrayante mais les pics rocheux et enneigés qui
l'entourent si. Et en prime,une très belle vue sur la rivière en
nous dirigeant vers la reserva nacional Coyhaique. Une route
relativement pentue à mon goût nous amène à la réserve. Plus la
montée est raide et bosselée, plus les points de vue sur la ville
sont beaux. Une petite pluie fine se met à tomber. Nous appréhendons
la descente sur la même piste mouillée. Le camping est très sympa
avec des petits cabanons individuels mais le camping car ne peut y
accéder. Nous dormirons donc sur le parking en pente. Mais avant, un
petit tour du lac en chantant. Le lendemain, nouvelle rando. Timéo a
découvert un nouveau jeu : la voiture de course. Lui qui
généralement rechigne à nous suivre fera toute la promenade en
courant et en faisant tourner son bras hélice (il faut que l'ont
revoit avec lui le fonctionnement d'un moteur de voiture). Le sentier
qui indiquait 1h aller se fera en 1h30 aller retour ; Timéo
courant devant et les parents le suivant tant bien que mal à tour de
rôle.
La pluie continue de tomber. On repart donc et on longe le rio Simpson.
Détour par Puerto Cisnes que nous apprécions beaucoup malgré la pluie. Nous découvrons les élevages de saumons . Ayant beaucoup apprécié notre saumon du 31 nous aimerions bien renouveler la dégustation. Une poissonnerie, on s'arrête, elle affiche "salmon". Il n'y a que du merlu ! (qui vient certainement de l'Atlantique).
Sur la route pour
le Parque Queulat, nous croisons une nouvelle famille de français
avec deux grands garçons. Ils sont immatriculé 17 mais habitent
dans l'Ariège. Après avoir expliqué que nous n'étions pas
toulousains malgré notre plaque, on échange quelques conseils. On
rentre dans le parc à six avec deux autostoppeurs dont une
authentique rochelaise. Super camping : grand emplacement rien
que pour nous (partagés avec nos amis auto-stoppeurs), cabanon pour
l'asado, et surtout douche chaude,la première depuis plus de deux
mois. La pluie s'est arrêtée. On va tenter notre chance et essayer
d'apercevoir le glacier Colgante. Les cascades sont bien visibles
mais le glacier reste sous les nuages. Le lendemain la pluie est
revenue. Avec plus de 4000 mm/ an dans le secteur, on avait peu de
chance de passer au travers. Cirés, chaussures de rando et on est
repartis. La végétation est tellement dense qu'on ne sent quasiment
pas les gouttes. On retourne au camping car se réchauffer et goûter
et on se fait déloger par les nouveaux campeurs. Il fallait partir à
midi, oups !
Arrêt plus
technique à Puyuhuapi. On n'a pas donné de nouvelles depuis le 15
décembre et nous sommes le 9 janvier. Il nous faut du wifi où
certains risquent d'ameuter les ambassades.
Après Puyuhuapi,
la route australe est en travaux. Les paysages sublimes jusqu'à
présents nous préoccupent moins que la route en bien mauvais état
après les passages des tracto-pelles. Et la journée avance sans
aucun bivouac digne de ce nom. Nous qui avions pris l'habitude de
trouver très facilement. Les travaux enlèvent toutes les
possibilités. C'est évidemment ce moment que choisit notre
suspension pneumatique pour éclater. Bon, on verra çà plus tard.
On finit en bord de route au pied d'un rocher dont on remarque
quelques morceaux par terre. Rien ne nous tombera sur la tête
pendant la nuit.
Dernière étape
avant un retour en Argentine dans la région des lacs, Futaleufu.
Cette petite ville est le paradis du kayak. On veut bien le croire en
voyant le courant. Nous on trempe juste les pieds.