Argentine, nous revoilà ! Nous
arrivons sur Esquel, dernière ville considérée en Patagonie côté
Ouest. Obligation de faire des courses car comme à chaque passage de
frontière, frigo vide. Et comme nous sommes samedi et que nous
commençons à connaître comment peuvent se terminer les soirées
argentines le week end, nous décidons d'aller nous isoler rapidement
dans le parc national Los Alerces. Oups, erreur stratégique. Le parc
n'est payant que pour les étrangers et il y a plein de campings
gratuits. Ce qui signifie que nous ne sommes pas les seuls à avoir
eu l'idée de venir ici ; la moitié des habitants d'Esquel est
avec nous, plus tous les vacanciers. Mais ça, on ne s'en rend compte
qu'une fois à l'intérieur.
Les premiers campings sont archi
bondés. On va donc plus loin. Ils sont tous au bord du lac. On
réussit donc à se garer et on court à l'eau, chaleur oblige. La
soirée se passe bien mais quand la nuit tombe, la musique démarre.
Heureusement pour nous, en arrivant les derniers, nous sommes un peu
plus à l'écart du lac et finalement du bruit. On dormira quand
même. Le lendemain, pas le courage de bouger. Corentin a des
réparations à faire et je passe donc ma journée à surveiller les
enfants, dans l'eau pendant qu'il la passe dans la trappe des
toilettes. Les fêtards sont partis, la nuit sera plus calme.
Lundi, retour sur Esquel pour tenter de
faire réparer les suspensions pneumatiques. Ils n'ont pas la pièce
mais peuvent la commander d'ici 8 jours. Connaissant les délais
habituels, on préfère donc différer la réparation puisqu'il n'y a
aucun souci pour rouler. On est juste plus bas. On finit la soirée
au bord de la Laguna Zeta, juste au dessus d'Esquel. Tranquille, le
week-end est fini !
Nous reprenons la Ruta 40, direction El
Bolson. On repère dans un des guides un parc national en bord de
lac. Une fois sur place c'est la déception, impossible de
bivouaquer, c'est le camping ou rien et surtout nous constatons une
fois de plus que nous avons quitté la tranquillité de la carretera
austral chilienne pour le tumulte des grandes vacances argentines.
Etrangement, les parcs dans ce coin de l'Argentine ne semblent pas
suivre les mêmes critères environnementaux que ceux que nous avons
traversés auparavant. Alors que jusqu'ici, parc national signifiait
pour nous interdiction de sortir des quelques chemins balisés
(sillonnant souvent uniquement une infime partie de l'aire du parc),
de ramasser le bois mort, les cailloux et les pâquerettes mais aussi
tranquillité garantie, les parc nationaux de ce secteur semblent
s’accommoder très bien des asados sauvages, de la musique à fond
et des orgies de Quilmes (LA bière argentine). Par contre il ne faut
tout de même pas cueillir les pissenlits. On traverse El Bolson
saturé de touristes pour se réfugier en contrebas de la route au
bord du rio El Foyel pour un bain bien mérité.
La route pour San Carlos de Bariloche
serpente entre les montagnes et les lacs. De quoi, nous plaire. Les
argentins rencontrés nous ont beaucoup parlé de Bariloche. C'est
finalement une ville très touristique, certainement agréable hors
saison mais là, trop de monde pour nous. Pourtant, la ville est
entourée de montagnes, le long du lago Nahuel Huapi, une vraie carte
postale. Mais l'ambiance ne nous inspire pas. On doit reprendre une
assurance pour le camping car. On en profite pour faire le plein de
chocolat (c'est la spécialité de la ville) et on décide de faire
le circuito chico. C'est une excursion en voiture qui part de la
ville et longe un bras du lago Nahuel Huapi en passant devant de
riches villas. Trop de voitures et bus. On étouffe. On fait
rapidement demi tour pour finir près de Villa La Angostura, en haut
du cerro Bayo, un centre de ski. En été, c'est le seul endroit pour
dormir tranquille. Et en plus, on a des points de vue de toute beauté
sur les lacs. On en profite pour aller marcher un peu (10 minutes)
jusqu'à une cascade.
Depuis Villa La Angostura, nous attend
la fameuse route des 7 lacs. On comprend vite pourquoi. Le trajet
parfois étroit, accidenté et bien poussiéreux, longe des lacs de
montagne avec des points de vue souvent spectaculaires. Avec la
chaleur, nous apprécions tous les haltes déjeuner, goûter et dîner
qui permettent de se rafraîchir. On passe la nuit au bord du Lago
Traful, en retrait de la route touristique.
On repart tard mais on ne roulera pas longtemps. Pour l'arrêt déjeuner, au bord du Lago Villarino, nous remarquons un camping car français. La discussion a du mal à s'arrêter. Les enfants s'entendent aussi bien que les adultes, alors on reste. Et on passera une excellente soirée avec la famille desrev. Bétina fabrique une guitare en carton à Timéo (qu'il a encore) Pendant ce temps, Merlin, Nils, Timéo et Léonis sautent partout. Pour une fois, nous serons aussi bruyants que les argentins. Le lendemain, échange d'histoires à écouter. (Merci encore pour Steve Waring qu'on avait oublié en France).